SURTOUT N’Y ALLEZ PAS, de ANTOINE FILISSIADIS

*Voici un livre à ne pas mettre entre toutes les mains.
Sa lecture peut-être une épreuve bouleversante pour
les femmes et les hommes qui aiment trop. *
(Extrait : SURTOUT N’Y ALLEZ PAS, Antoine Filissiadis,
2005, Éditions internationales Stanké, papier, 430 p.)

Abonnée aux histoires d’amour qui finissent mal, Corinne aime trop. Sa troisième tentative de suicide l’entraîne une nouvelle fois à l’hôpital, où une femme étrange lui donne l’adresse d’un docteur tout aussi étrange, Gérard Rickson. Puis, sa meilleure amie lui prodigue un mystérieux conseil : « Seul le Docteur Rickson peut te sauver, n’y va surtout pas. » Le désir de Corinne de se libérer de la dépendance à l’amour est plus fort que tout. Corinne se porte finalement à la rencontre de ce psychiatre peu orthodoxe, qui va l’entraîner dans une thérapie de choc, la contraignant à oublier ses proches, son métier, ses biens matériels pour mieux renouer avec elle-même. Le prix est lourd à payer pour briser le cycle de la dépendance.

EN AMOUR AVEC L’AMOUR
*Les choses s’arrangeraient avec le temps.
Le temps, miroir aux alouettes des
femmes qui aiment sans vraiment savoir
aimer. *
(Extrait)

Ce livre est un roman. Un thriller psychologique qui développe le sujet spécifique de la dépendance affective, particulièrement les femmes qui aiment trop. C’est loin d’être mon genre de littérature mais j’ai été fort intrigué par le titre et comme l’ouvrage était présenté comme un thriller, alors je me suis lancé. Je suis mitigé je dois l’avouer.

Voici l’histoire de Corinne, une trentenaire psychologiquement instable, divorcée, alcoolique, mère d’une fille qu’elle ne voit plus et pour finir, suicidaire. Lors de son séjour à l’hôpital psychiatrique après sa troisième tentative de suicide, elle découvre dans sa chambre une carte portant le nom et les coordonnées d’un psychiatre appelé Gérard Rickson avec, au verso, une inscription étonnante : *n’y allez surtout pas*.

Elle cherche à savoir qui est ce psy que personne ne connait sauf sa meilleure amie et en désespoir de cause, malgré les exhortations à ne pas y aller, <*Si jamais tu y vas, accroche-toi bien : il besogne dans l’extrême. C’est tout ce que je peux te dire> (extrait) Corinne décide de le consulter.

Attendez-vous à une thérapie hors-norme, une succession de mises en scène surprenantes dans lesquelles le sexe prend le pas sur les sentiments. Une thérapie utopique avec des conditions imposées par le psy qui sentent l’arnaque : *Cet homme frappe fort. Il ne fait pas dans la dentelle. Tout ce que tu as vécu, il l’a manigancé pour ton bien. * (Extrait)

Il ne faut pas perdre de vue que ce livre est une fiction. La thérapie est au cœur de l’histoire. Elle est improbable, démesurée, mais elle tient lieu de fil conducteur et je dois dire que l’écriture est assez efficace. Ça reste une histoire divertissante, intéressante jusqu’à un certain point mais malheureusement, elle est bourrée d’irritants.

Ce livre ressemble à un vaste exercice de vente des ateliers de développement de la personnalité dans la spécialité *amour et séduction*. C’est après ma lecture que j’ai découvert que l’auteur est conférencier dans le domaine. Un adon qui m’a tapé sur les nerfs.

Deuxième point, le tableau que dresse l’auteur sur les hommes est démesurément sombre. Bien sûr, les manipulateurs existent et ils font des ravages, j’en conviens mais j’ai été irrité de cette façon qu’a l’auteur de généraliser.

J’ai trouvé aussi exagéré que Corinne fasse cession de tous ses avoirs pour payer la thérapie. De plus, l’auteur semble magnifié le sexe et lui donner une prépondérance qui débouche sur des passages d’une crudité savamment déployée. Je pourrais aussi parler de la finale, une magnifique queue de poisson qui tient sur une page.

Je n’ai pas pu vraiment adhérer à cette histoire tirée par les cheveux et parsemée d’eau de rose qui tente de cerner les pièges de la dépendance amoureuse. Les personnages sont mal développés, certains même m’ont semblé tout à fait insignifiants. L’argumentaire ne m’a pas tellement convaincu, en particulier de faire copain-copain avec les passionnés du développement de la personnalité. En fait, ce livre a à peine la note de passage.

Antoine Filissiadis est né en 1951. Il vit à Chypre, sur l’île d’Aphrodite. Écrivain, conférencier et formateur, il anime des stages de développement personnel depuis 1983. Une formation constante lui permet d’enrichir en permanence ses ateliers des plus récentes expériences faites en matière de relations humaines et de communication. Son niveau de compétence crée un climat de confiance dans lequel chaque participant est amené à évoluer.

Bonne lecture
Claude Lambert
le jeudi 1er octobre 2020

LES MEILLEURES INSOLENCES D’UN TÉLÉPHONE Tex Lecor

*-J’ai une idée un p’tit peu spéciale pis j’aimerais savoir si eeee …j’prépare justement mon temps des fêtes…j’voudrais mettre des ampoules violettes par exemple moé dans…autour du cercueil…humhum…ou ben don après la tête d’oreiller tsé…*
(Extrait du livre audio LES MEILLEURES INSOLENCES D’UN TÉLÉPHONE de Tex Lecor, narrateur et auteur, production originale, Édition Coffragants, Alexandre Stanké livres audio, 2018. Bibliothèque : Audible, durée d’écoute : 59 minutes, tags : humour et satire)

Cette première série des insolences d’un téléphone vous rappellera les meilleurs moments de la radio québécoise. Elles mettent en vedette des célébrités telles, Rock Voisine, Gilles Vigneault, Richard Ségin et des personnages bien connus des auditeurs : Madame Legault, Adidas Boudreault et Micky L’Angel. Ils raviveront de joyeux souvenirs et déclencheront des éclats de rire, de bons souvenirs et la bonne humeur !

UN PLAISIR FOU
*Ya des façons madame de se servir de certaines choses en s’servant d’sa tête pas d’ses pieds…comprenez c’que j’veux dire han? Écoutez monsieur ! Vous êtes monsieur qui? J’va vous raccrocher la ligne au nez. Quand vous mettez un frigidaire devant la porte, qu’y’a une porte dans l’frigidaire quand y’était dans boîte, c’est certainement pas moé qui l’a cassée…pis la pognée était tout croche…vous agissez comme une enfant madame… (
Extrait du huitième)

J’ai eu un plaisir fou à réentendre les NOUVELLES INSOLENCES D’UN TÉLÉPHONE de Tex Lecor. J’aimais beaucoup Tex Lecor. C’était un homme-orchestre jovial qui avait un fou rire communicatif. Parmi ses multiples talents, il avait celui d’humoriste. À le regarder aller, je le trouvais extraordinaire. Sans doute parce qu’il était passionné par tout ce qu’il entreprenait sans se prendre au sérieux.

Tex ne faisait pas de stand-up. Son talent d’humoriste s’est manifesté au Festival de l’humour québécois qui a fait les beaux jours de CKAC MONTRÉAL. Tex s’amusait comme un p’tit fou aux côtés de Roger Joubert, Louis-Paul Allard, et Shirley Théroux. Et la deuxième corde de Tex à son arc humoristique fut LES INSOLENCES D’UN TÉLÉPHONE.

Avec ses canulars, Tex prenait au piège, au téléphone, monsieur et madame tout le monde et aussi des personnalités du monde culturel, politique, social et commercial. Le livre audio que j’ai écouté comprend 16 insolences choisies parmi les meilleures. Il n’y a pas une seule insolence de ce livre qui ne m’ait poussé au fou rire. Je devais être beau à voir moi aussi.

Il n’y a pas d’insolences ordinaires. Quand Tex rit parce qu’il n’en peut plus, selon ses propres termes, il communique son hilarité à l’auditeur. C’est pratiquement infaillible. Et pour ajouter à cette hilarité, toutes sortes de bruits insolites et cocasses pour camoufler des jurons dont on imagine très bien la nature.

Le ton est donné dès le départ alors que Tex se fait passer pour un thanatologue qui  veut donner un air de fête à ses tombes à l’occasion de Noël en installant des petites lumières clignotantes sur l’oreiller du défunt par exemple. La personne piégée est prise d’un fou rire, Tex devient pris d’un fou rire. Que croyez-vous que fera l’auditeur ? Rire aux larmes.

Une des meilleures du livre concerne le bouillant comédien Paul Buissonneau, reconnu pour son caractère tranchant. Paul a eu le malheur de faire une mauvaise publicité aux pneus quatre saisons. Tex se fait passer pour un représentant et réussit à faire sortir Paul Buissonneau de ses gonds…*salop* *fumier* et autres gentillesses fusaient. Tordant…

Parlons maintenant de la présentation générale. Elle m’a déçu. Ce livre audio ne comporte aucune histoire. L’audio contient 16 capsules présentées à la que-leu-leu. C’est tout. Pas d’introduction, pas de conclusion, pas de dates, pas de notes biographiques. Une insolence après l’autre, ça s’arrête là.  Il y avait tellement de matière pour enrichir un tel livre : des bouts d’entrevue avec Tex par exemple, des extraits de chansons et même de pub…

On aurait pu incorporer des extraits du festival de l’humour québécois se rapprochant du caractère de certaines insolences. On aurait pu faire une présentation de l’artiste au début et terminer le livre par une petite conclusion.  Voilà. Difficile de parler de présentation globale quand il n’y a pas de présentation du tout.

Je crois que l’éditeur a passé à côté d’une opportunité intéressante. Mais l’écoute du livre induit le rire continuel. Même, si vous avez déjà entendu ces insolences plusieurs fois…rire garanti. C’est ce que le livre audio se limite à vous offrir. Pour beaucoup, ce sera une raison suffisante d’acheter le livre. Il n’est pas mauvais du tout pour la santé.

Auteur, compositeur, interprète, animateur, humoriste et peintre, Paul Lecorre est né en 1933. Véritable homme-orchestre, il deviendra artistiquement actif dans les années 1960 alors qu’il fait partie des quelques chansonniers considérés comme vedette populaire. Son plus grand succès, LE FRIGIDAIRE, écrit par Georges Langford le fera connaître hors de nos frontières.

Chaque année, pendant les fêtes, la chanson NOËL AU CAMP sait nous tirer quelques larmes. Pendant quelques saisons, Paul, devenu Tex Lecor anime l’émission SOUS MON TOIT et fera partie du Festival de l’Humour à CKAC avec Roger Joubert, Louis-Paul Allard et Shirley Théroux.

C’est pendant ce passage particulièrement prolifique à Télémédia dans les années 1960 et 1970 que Tex Lecor réalise une impressionnante série intitulée LES INSOLENCES D’UN TÉLÉPHONE. À partir des années 1990, Tex s’adonne presque exclusivement à la peinture.

Tex Lecor meurt le 9 septembre 2017 à la suite de complications pulmonaires liées à la maladie du Légionnaire. (source. Je vous invite aussi à lire l’excellente biographie avec photos de Tex Lecor publiée par Multiart.net)

Le Nouveau Festival de l’humour Québécois 1982
Pierre Labelle, Tex Lecor, Roger Joubert, Louis-Paul Allard

BONNE ÉCOUTE
Claude Lambert
le vendredi 24 juillet 2020