*Le mal ne vit pas par lui-même…Celui qui l’a doit
le chérir, le faire grandir, en prendre soin. Et le
transmettre. Comme un cadeau. Non, Plus que
ça. Une offrande. Les victimes ne sont pas
importantes.*
(Extrait : ÉCRIRE LE MAL, Claude Champagne, 2014
Éditions Druide, édition de papier, 270 pages)
Alors que Jean Royer s’apprête à annoncer à ses deux employés sa décision de vendre son agence de détectives privés, une vieille femme arrive en larmes : on a tué son chien. Sur les lieux du crime, Jean Royer découvre ce qu’il appelle un camp pour futurs tueurs en série. Connaître l’identité du malade qui a perpétré ces atrocités l’obsède. Serait-ce un semblable désaxé qui, six ans plus tôt, a enlevé sa fille jamais retrouvée ? Ainsi, Royer s’enfonce dans les méandres de l’âme humaine, Le détective entreprend d’écrire le journal d’une enquête émotivement éprouvante.
NOIR C’EST NOIR
*Il venait pour acheter de la coke. Pis un soir,
quand il était sur son *high*, je l’ai entendu
se vanter d’avoir déjà tué. Mais t’sais, pas
juste tué, là. Il disait qu’il enlevait le mal,
morceau par morceau.*
(Extrait: ÉCRIRE LE MAL)
C’est un récit étrange, un thriller psychologique glauque, très noir. Voici l’histoire de Jean Royer, un écrivain qui n’a rien écrit depuis la disparition de sa fille, il y a plus de 6 ans. Le temps de se retourner et sa fille, Charlotte une belle adolescente de 15 ans avait tout simplement disparu sans jamais donner de nouvelles.
Un calvaire pour Jean Royer qui vient juste d’hériter d’une agence de détectives qui était propriété de son père décédé. Au moment où il veut annoncer aux employés son intention de vendre l’agence, une vieille femme entre en pleurs et veut engager l’agence pour retrouver l’assassin de son chien retrouvé crucifié sur un arbre près de chez elle.
Jean est intrigué pour ne pas dire mystifié lorsqu’il se rend en forêt et découvre un véritable carnage d’animaux cloués sur des arbres, ventre ouvert à coups de couteau. Jean Royer suspend la vente de son agence. Son intuition et certaines indications l’amènent à relier cet évènement à la disparition de sa fille.
Jean devient enquêteur. Il obtiendra plus ou moins d’aide de ses employés. Quelque chose cloche à l’agence. Quoiqu’il en soit, ce nouveau rôle que vient de se donner Jean Royer lui redonne le goût d’écrire.
Pas un roman non…plutôt le journal de son enquête : *Je n’avais pas écrit un seul mot ou presque depuis la disparition de ma fille, ni même déjà tenu un journal de ma vie. Pourtant, me voici ce soir à rédiger ces lignes, comme mon père avant de mourir…* (Extrait). Alors, mû par la douleur d’un père à qui on a arraché une raison de vivre, Royer ira d’horreur en horreur et réalisera qu’il écrit plus qu’un journal. Il s’est lancé à écrire le mal.
Parmi les éléments qui m’ont accroché dans la lecture de ce livre, je citerai le plus important. C’est que le récit est entrecoupé d’extraits du journal d’un ado qui cherche la découverte, la signification et à la rigueur la pratique du mal. Cet élément donne une force incroyable au récit Je fus accro aux passages sur l’ado, mystérieux et sombre qui deviennent plus nombreux et plus explicites au fur et à mesure de l’évolution de l’histoire.
Nous avons dans ce très bon livre, des enquêtes qui s’imbriquent, deux intrigues majeures qui se côtoient et surtout une descente vertigineuse dans une conscience malade, esprit torturé, obsédé par les actes qui font souffrir, fixé sur le mal et caractérisé par l’absence de morale. Claude Champagne a travaillé très fort sur la psychologie de ses personnages, suffisamment pour que les lecteurs s’y attachent ou tentent de les comprendre.
L’histoire est d’autant forte qu’elle est ponctuée de revirements inattendus, sans compter que Royer pourra compter sur certains alliés qui ne manquent pas d’intérêt et d’importance dans l’histoire comme Marcel par exemple, policier à la retraite de la brigade canine qui a vécu une expérience semblable à la vieille dame qui a perdu son chien.
Dans son livre, Claude Champagne décante le mal et en dresse un juste portrait et encore, parfois dans un langage tranchant. L’auteur donne à ses personnages le pouvoir de présenter les choses comme elles sont sans retenue ou censure. J’ai été aussi fasciné tout au long du récit par son atmosphère brumeuse et son style parfois acéré.
C’est un bon roman qui dévoile un aspect de la psychologie humaine et nous pousse en même temps à jeter un certain regard sur la société. Je le recommande. Claude Champagne s’ajoute à la liste toujours plus nombreuse qui donne une *plus value* à la littérature québécoise.
Avant de se consacrer à l’écriture, Claude Champagne a fait le tour du Québec sur le pouce, périple qui l’a mené jusque dans l’ouest canadien, puis en Europe pendant deux ans. En 1992, il a obtenu son diplôme en écriture dramatique de l’École Nationale de Théâtre du Canada.
Il décroche ensuite une maîtrise en études littéraires de l’UQAM en 1999. Entre temps, Claude Champagne cofonde Dramaturges Éditeurs, la seule maison d’édition spécialisée en dramaturgie au Québec. Ses multiples projets l’ont conduit à écrire pour la scène, la radio, la télévision ainsi que des romans.
Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 19 septembre 2020


Marianne de Gréville, 20 ans est emprisonnée à vie pour de multiples meurtres. À cause de son caractère orageux, instable et violent, elle est détestée par ses codétenues et harcelée par ses gardiennes qui veulent la *casser* en la torturant et l’humiliant, ce qui est fort mal connaître la nature meurtrière et vengeresse de cette furie. Toutefois, un homme la remarque et tombe sous le charme de la sauvagesse. Alors que l’espoir et l’amour se pointent et que se développe lentement le désir de se racheter, Marianne se retrouve devant un horrible choix : tuer encore et gagner sa liberté ou se laisser dompter et gagner par l’espoir…
Karine Giébel est une auteure française née en 1971. Pendant ses études de droit, elle a développé un goût prononcé pour l’écriture et complète en 2004 un premier polar salué par la critique : TERMINUS ELICIUS qui reçoit en 2005 le grand prix marseillais du polar. MEURTRES POUR RÉDEMPTION est son deuxième roman, publié en 2006 et nominé pour le prix Polar Cognac. Suivront deux autres volumes primés : LES MORSURES DE L’OMBRE en 2009 et JUSTE UNE OMBRE en 2012. Son œuvre est rehaussée par une impressionnante collection de prix littéraires.
Vingt ans après la mystérieuse disparition de son père dans la petite ville de Stillwater, Madeline voit son existence à nouveau ébranlée par ce drame : la voiture de son père est retrouvée dans un recoin d’une carrière abandonnée. Madeline engage Hunter Solozano, un détective privé pour enquêter et remonter la piste. Ce dernier découvre de sérieux indices dans la voiture. Madeline veut pousser l’enquête et éclaircir le mystère, ce qui rend sa famille mal à l’aise. Ses proches tentent en effet de détourner Madeline de son investigation et garde un silence plutôt culpabilisant sur les mystérieux évènements d’il y a 20 ans. Il y en a semble-t-il, qui ont beaucoup à cacher.
Brenda Novak est une auteure américaine spécialisée dans les romans sentimentaux et les thrillers. Elle publie son premier livre chez Harper Collins en 1999 : OF NOBLE BIRTH traduit en français sous le titre DE NOBLE NAISSANCE et depuis, sa notoriété est grandissante avec plus d’une trentaine de titres et de nombreuses nominations à de prestigieux prix littéraires. 
