POSSÉDÉS, l’intégrale de Sharon Kena

*Au mobilhome, Sophia exprime à ses parents son
besoin de faire des recherches sur une maison
abandonnée en pleine forêt. Elle leur raconte qu’un
de ses amis vient d’y mourir dans des circonstances
mystérieuses…*

(EXTRAIT : POSSÉDÉS de Sharon Kena, version intégrale
réunissant les quatre tomes de la saga. Éditions Sharon
Kena 2017, Numerikena pour le format numérique, 1148
pages)

Une légende raconte qu’il y a dix ans, les fils Trémor, possédés par un esprit, ont sauvagement assassiné leurs parents. Depuis, tous ceux qui foulent le sol de leur maison trouvent la mort. Tome 1 : PRIS AU JEU, Sophia découvre l’existence de cette maison et est captivée par le mythe. Tome 2 : JEU DANGEREUX, un garçon qui aime Sophie joue un jeu dangereux avec une nouvelle vacancière moins innocente qu’elle ne le paraît. Tome 3 : DÉMON DU JEU, Sophie découvre qu’elle et ses amis sont dans un endroit maudit et développe un acharnement à détruire la malédiction. Tome 4 : ULTIME JEU, l’esprit réunit le clan. Sophia doit mourir. Le dernier jeu est engagé. 

Le sang coule…la mort rôde… tout doit se finir.

Amour paranormal
*-Je suis sa proie pour cet été, je le sais, mais
lui ignore sur qui il est tombé. – Méfie-toi quand-
même, il est très fort. –Je sais à qui j’ai affaire,
mais je suis rusée et j’ai un pas d’avance sur lui.*
(Extrait Tome 3 : DÉMON DU JEU)

Que dire d’une série de quatre livres qui aurait pu être réduite à deux ? Beaucoup de longueurs, de redondances et plusieurs passages insignifiants. Pourtant, Sharon Kena est partie d’une idée très intéressante : Il y a, près du camping où se trouve Sophia et ses parents au début de l’histoire, dans une forêt, une maison hantée.

L’esprit qui squatte la maison aurait poussé, il y a une dizaine d’années, les fils Tremor à assassiner sauvagement leurs parents. Depuis ce temps, tous ceux qui se pointent dans cette maison meurent. Le tout fait l’objet d’un jeu morbide de séduction et de meurtres, dirigé par Alex, son frère Jérôme et un troisième frangin qui fera son apparition beaucoup plus tard dans l’histoire.

Sans s’en apercevoir, Sophia est poussée dans le jeu par Alex. Elle est donc condamnée…sauf qu’il y a un imprévu…Alex tombe amoureux de Sophia. La belle Sophia est passionnée par le mystère entourant la maison et décide d’identifier et de trouver les frères Tremor.

Donc, l’idée de l’auteure était de développer une histoire sur fond de paranormal, avec, à l’origine, l’action d’un savant fou. Malheureusement, cette idée a été sous-développée au profit d’intrigues sentimentales et d’une accumulation de meurtres. Le résultat est un beau dérapage.

Il y a des passages agréables à lire. Il y a un certain intérêt et ça serait évident si on avait réduit la série. Mais il y a tellement d’irritants dans cette série qu’il m’est difficile d’être positif. D’abord cette histoire est une série continue de mensonges, de traîtrise et d’hypocrisie. Impossible de savoir à qui se fier. Même Alex s’enfarge dans ses propres mensonges.

Le lecteur ne sait pas où donner de la tête. Il n’y a pas de points de repère. Il est étonnant que l’auteure elle-même ne se soit pas emmêlée tellement le fil conducteur de l’histoire est en zig zag. On ne peut pas non plus se fier sur Sophia. C’est une vraie girouette qui ne sait pas vraiment ce qu’elle veut. Une autre faiblesse concerne la violence qui est traitée dans l’histoire avec une légèreté qui frôle l’indécence :

*-Je pensais qu’on pouvait passer de bonnes vacances ici, confie-t-il en regardant les dégâts autour de lui. –C’est ce qui s’est passé, on tuait, on était bien.* (Extrait) On est pas loin du genre de phrases prononcées par un demeuré. J’ai été surpris aussi de la facilité avec laquelle l’auteure faisait rouler la police dans la farine. Rien de bien signifiant de ce côté. La crédibilité de l’histoire en souffre.

*Oui dit la brunette, non dit le blondinet.* La brunette c’est Sophia. On l’appelle plus souvent par la couleur de ses cheveux que par son nom. C’est agaçant. Même chose pour le blondinet, c’est-à-dire Jérôme. Ça saute aux yeux…tellement que je me suis demandé si l’auteure s’est relue. Je veux ajouter ici une remarque un peu plus personnelle peut-être. Si vous venez d’arrêter de fumer, abstenez-vous de lire cette série.

Deux de ses acteurs, Sophia et Alex fument comme des pompiers, cigarette sur cigarette. À une époque où on essaie de bannir cette saleté, je crois que l’auteure aurait pu faire preuve d’un peu plus de retenue. Un dernier point, Sophia aura plusieurs enfants d’Alex. Leur participation à l’histoire est pratiquement occultée.

J’ai trouvé que les enfants étaient considérés comme un détail sans importance. Je crois que l’auteure est passée à côté d’une opportunité d’enrichissement de son histoire.

Comme vous voyez, beaucoup de points ont assombri mon intérêt pour cette histoire qui est beaucoup trop longue au vu de son contenu. Toutefois, si, comme moi, vous persévérez jusqu’à la fin, vous trouverez probablement le dernier tome plus riche en action et en imagination avec entre autres l’entrée en scène de deux personnages surprise.

C’est un peu tiré par les cheveux et là encore un mensonge n’attend pas l’autre, mais il y a un peu plus d’action et le dénouement est intéressant et même dramatique.

Née le 11 octobre 1978, Sharon Kena vit dans la petite ville de Morhange entourée de sa famille et 6 chats. Elle aime passer des heures à écrire, même si elle en a moins le temps qu’avant. C’est une fervente lectrice de romans sentimentaux et de Bit-lit. Elle aime malmener ses personnages et rendre incertaine la fin d’un roman jusqu’à la dernière page… Je suis une fervente lectrice de romans sentimentaux, j’adore quand il y a des problèmes, des secrets inavouables… J’aime passer des heures à écrire, en écoutant de la musique. Je ne suis pas du genre à respecter les codes littéraires !

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Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 9 avril 2022

 

HANTISE : LA MAISON HANTÉE, Shirley Jackson

<Voyons se dit-elle, voyons. Ce n’est qu’un bruit, et
un froid terrible, terriblement, affreusement froid.
C’est un bruit au fond du couloir, à l’autre
extrémité. Près de la porte de la nursery, et un
froid terrible. Ce n’est pas ma mère qui frappe le mur.>
(Extrait : HANTISE : LA MAISON HANTÉE, Shirley
Jackson, Éditions Presses Pocket, collection Terreur,
1999, édition numérique, 180 pages.)

Le docteur Montague, intéressé par les phénomènes parapsychologiques, décide de passer un été dans une maison réputée hantée appelée HILL HOUSE. Il est accompagné de l’héritier de la maison, et deux femmes qu’il a choisies pour leurs dons paranormaux : Ils se rendent compte que les rumeurs sont justes : la maison abrite quelque chose ou quelqu’un…quelqu’un qui ne veut pas se taire. HILL HOUSE est une maison de 80 ans construite par Hugh Crain qui avait des goûts architecturaux très particuliers. La plupart des maisons ont une bonne nature. Certaines sont mauvaises…

UNE BICOQUE BELLIQUEUSE
Un tout petit rire ténu leur parvint, apporté
dans la chambre comme par un courant d’air
un minuscule ricanement teinté de folie, le
plus faible des chuchotements de rire.
(Extrait : HANTISE : LA MAISON HANTÉE)

Encore une maison hantée me direz-vous ? Vous avez raison, le sujet est très réchauffé mais on en a peut-être pas exploité toutes les facettes. Le livre qui nous intéresse aujourd’hui est un classique. Il a corrigé le tir dans certains cas et ouvert la voie dans d’autres cas. Donc comme dans tout classique, il y a des choses qui ne changent pas.

Par exemple, le gentil professeur qui réunit des sujets, autant que possible avec des talents médiumniques afin de vérifier et prouver ses théories : *Mais il comptait bien être récompensé de toutes ses peines par la sensation qui ne manquerait pas de saluer la publication de son ouvrage sur les causes et les effets des perturbations parapsychologiques dans une maison communément dite ‘hantée’.* (Extrait)

C’est l’adaptation du livre à l’écran qui m’a donné l’idée d’entreprendre la lecture du livre. Les deux versions m’ont fait réaliser qu’en général, les auteurs, et surtout les réalisateurs se dépêchent de passer à la violence, l’agressivité, les effets visuels spectaculaires. Dans notre livre du jour, Shirley Jackson installe l’horreur tout doucement, graduellement, donnant une place à l’expression corporelle, au non-dit.

Elle explore avec une lenteur étudiée non seulement la psychologie des personnages, Nellie en particulier, mais aussi à la psychologie de la maison : HILL HOUSE qui…*C’était une maison sans gentillesse, qui n’était pas destinée à être habitée. Il n’y avait pas en elle la moindre place pour l’homme, ni pour l’amour, ni pour l’espoir* (Extrait)

Le but de l’auteur n’était pas de faire éclater des têtes ou de faire pourrir la chair mais d’installer graduellement une peur qui devient une terreur qui va crescendo. C’est ainsi que le ton s’intensifie et la maison devient alors pire que ce que l’on croyait : *Un réservoir de méchanceté contenue* (Extrait) Il y a une espèce de jeu dans lequel l’auteur tente d’entraîner le lecteur.

Si le livre a pu me donner l’impression que j’étais un cobaye dans cette étude, c’est je crois parce qu’il a trouvé le ton juste. Ce livre a quelque chose d’hypnotisant. Ses personnages ont été bien développés. En particulier celui de Léonore (NELLIE) dont l’exaltation est un facteur de stress non négligeable. Et encore plus fort : l’énigmatique madame Dudley qui semble la seule à savoir ce qui se passe.

J’ai toutefois trouvé plutôt ordinaire de voir se pointer dans le cours de l’histoire un personnage qui s’insère mal : madame Montague en personne. Une sorte de miss-je-sais-tout qui porte sur les nerfs et accompagné de son sous-fifre : Quant à l’inclusion de ce  personnage dans l’histoire, je ne suis pas sûr d’avoir bien compris le choix de l’auteur.

Pour toutes les raisons expliquées plus haut, je considère ce livre de Shirley Jackson comme un chef d’œuvre. Ce livre a été plus qu’une addiction pour moi, je suis carrément devenu acteur du drame qui se joue entre les murs de HILL HOUSE. C’est un livre d’horreur écrit avec une grande intelligence et beaucoup d’imagination afin de garder le lecteur alerte.

Le talent de Jackson force l’admiration car même lorsque la maison est calme et ses occupants en repos, la grande HILL HOUSE demeure inquiétante. Il y a très peu de coups de théâtre. La force du livre est sa capacité de jouer sur le ressenti et l’atmosphère avec une lenteur calculée et voulue.

Quant à savoir si on doit lire le livre avant de voir le film. Moi, c’est ce que je recommande. Le livre est plus prenant, assorti d’un rythme efficace. J’ajoute que le livre exploite vraiment bien le personnage de madame Dudley, personnage beaucoup plus discret dans le film. C’est donc un bon livre à lire à la lueur d’une chandelle, juste pour le plaisir et vous laissez la porte de votre penderie ouverte. Qui sait si elle ne va pas se fermer toute seule…

Shirley Jackson est une romancière américaine née à North Bennington, Vermont. C’est une spécialiste du récit fantastique et dhorreur. Elle a écrit entre autres NOUS AVONS TOUJOURS VÉCU AU CHÂTEAU, considéré comme un chef d’œuvre. Son livre LA MAISON HANTÉE est tenu par Stephen King pour lun des meilleurs romans fantastiques du XXe siècle. En 1948 paraît THE ROAD THROUGHT THE WALL, un premier roman dhorreur, suivi dune série de nouvelles réunies plus tard dans le recueil LA LOTERIE ET AUTRES HISTOIRES. Sy déploient les qualités qui ont fait la notoriété de lauteur : une mise en situation ancrée dans un quotidien banal, le passé trouble des personnages, lentretien diabolique du doute sur les évènements surnaturels qui simposent peu à peu. (voir Polars pourpres)

LA MAISON HANTÉE AU CINÉMA

Je suis peut-être à contre-courant de plusieurs critiques mais je trouve l’adaptation du livre de Shirley Jackson au grand écran en 1999, très intéressante. Il s’agit donc du film réalisé par Jan De Bont.

Il est possible toutefois que j’ai un parti pris car la distribution de LA MAISON HANTÉE comprend deux de mes acteurs préférés : Liam Neeson dans le rôle du docteur David Marrow (Montague) et la magnifique Marian Seldes qui incarne l’énigmatique madame Dudley, un personnage tout à fait fascinant de la distribution du film et omniprésent dans le livre.


À gauche l’affiche du film, à droite, Liam Neeson incarne le docteur Marrow qui est en fait le docteur Montague dans le livre. Les deux ont les mêmes motivations.

Marian Seldes incarne madame Dudley qui tient dans une stressante routine verbale qui va au-delà du domaine domestique :

*Je ne reste pas, une fois que jai préparé le dînerje ne reste pas ici après la tombée de la nuit. Je men vais avant quil ne commence à faire noirce qui veut dire quil ny aura personne dans les environs si vous avez besoin daidenous ne pourrions pas vous entendre, pendant la nuitpersonne ne pourrait vous entendrependant la nuitdit madame Dudley avec un large sourire.*

Cette dame a quelque chose de glaçant, terrifiant. Je suis peut-être naïf mais selon moi, elle est le personnage le plus énigmatique du moins si je me limite à l’aspect littéraire.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le jeudi 6 février 2020

ROMAN D’HORREUR, livre d’Arthur Tenor

Ils n’auraient jamais dû retourner
dans cette maison
*Il était là! Tout de noir vêtu, la tête dissimulée
sous un passe-montagne, bras écartés à moins
d’un mètre de lui. Valentin émit un hoquet de
stupeur. Il recula, jeta un regard autour de lui
et vit les couteaux…*


(Extrait : ROMAN D’HORREUR ILS N’AURAIENT
JAMAIS DÛ RETOURNER DANS CETTE MAISON,
Arthur Tenor, éditions Scrineo Jeunesse, 2013,
num, papier, 90 pages)

Trois ados amateurs de films d’horreur et de frissons se rendent dans une maison abandonnée et barricadée  depuis qu’elle a été le théâtre d’un meurtre sordide. Elle est considérée comme hantée et effrayante. Pour nos amis, cette réputation était un peu surfaite, aussi, ne s’attendaient-ils pas à vivre l’expérience la plus effrayante de leur vie. Le secret pour s’en sortir se trouverait dans une mystérieuse boîte mais nos amis devront passer dans tous les coins et recoins de cette maison des horreurs pour la trouver. Sueurs froides et battements de cœur au programme

Hommage aux classiques de l’horreur
*C’est comme si la maison était vivante,
comme si elle respirait, d’un souffle
rendu irrégulier par une souffrance
extrême.
(Extrait : ROMAN D’HORREUR)

J’ai vraiment passé un très beau moment de lecture avec ROMAN D’HORREUR de Arthur Ténor. Il y a plusieurs raison à cela, la principale étant qu’il m’a fait revivre de magnifiques moments de mon enfance et de mon adolescence alors que j’étais amateur de frissons. Je dévorais ce genre d’histoire et j’étais littéralement emporté par les films d’horreur, même les plus mauvais.

Comme tous les jeunes de l’époque, et c’est sûrement la même chose aujourd’hui, je cherchais la peur, je l’amplifiais malgré moi, elle m’emportait ailleurs jusqu’à ce que je la maîtrise pour finalement en rire.

Arthur Ténor nous propose ici un bon petit livre accessible à tous les âges, une histoire pleine de rebondissements et qui manie en douceur nos craintes et nos peurs. Sa plume est simple et d’une remarquable finesse. Les trois garçons sont imaginatifs et attachants. Quoique leur sens de la déduction soit un peu surfait pour leur âge, on a envie de mener l’enquête avec eux dans cette toile d’horreur, d’humour et de fantastique.

Dans ROMAN D’HORREUR, l’intrigue est solide et se prête à de nombreux rebondissements. L’objectif des jeunes limiers est simple : éclaircir le mystère de la mort des Colinsky dans cette maison qui est devenue maudite, trouver une mystérieuse boîte qui pourrait contenir des preuves et permettre aux fantômes de la maison de trouver la paix.

Bien sûr, en lisant ce livre, j’avais une impression de déjà vu ou de déjà lu. Je crois que c’est voulu par l’auteur qui désirait simplement rendre hommage aux livres et aux films cultes d’horreur, la tendance la plus consommée dans l’univers de la littérature et du septième art. Même s’il s’agit ici d’une variation sur un thème très répandu, j’ai été agréablement surpris, d’autant que le premier rebondissement repose sur un sympathique canular dont est victime le brave Valentin.

Je recommande chaleureusement ROMAN D’HORREUR, sa lecture est facile, rapide, agréable, l’histoire palpitante et bien ficelée absorbe agréablement le lecteur. À la fin du récit, on retrouve une liste de films cultes d’horreur qui sont les fleurons du genre. Malheureusement, cette liste de Mélody Mourey est loin d’être exhaustive, mais ça donne une bonne idée et ce sera à vous de compléter la liste avec des titres qui vous ont marqués.

Je mentionnerai en terminant un seul point qui m’a agacé. Dans ROMAN D’HORREUR, c’est Valentin qui mène l’enquête, et il le fait avec une intelligence et un sens de la déduction très surréaliste pour son âge.

Ce n’est pas le premier livre de littérature-jeunesse dans lequel un jeune fait la barbe aux policiers mais ça donne au tout un petit côté trop beau pour être vrai. Heureusement, le petit sentiment que Valentin éprouve pour la belle Zoéline vient alléger le tout et replace notre jeune héros un peu plus dans son groupe d’âge.

ROMAN D’HORREUR a toutes les qualités d’un bon thriller. Une lecture agréable, sympathique avec des côtés drôles…un excellent divertissement.

Suggestion de lecture : JÉRÔME ET SON FANTÔME, de Sylvie Brien

Christian Escaffre est un auteur français né en Auvergne en 1959 et spécialisé dans la littérature jeunesse. Il s’est lancé dans l’écriture pour les jeunes à la fin des années 90 sous un pseudo qu’il porte toujours : ARTHUR TÉNOR. Ancien instituteur, il a publié des romans dans des domaines très variés mais c’est surtout par ses récits historiques qu’ils s’est fait connaître. Son talent a été largement reconnu par ses pairs, en particulier avec LES MESSAGÈRES DES ABYSSES qui lui a valu le prix de la PEEP 2008.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
le 12 février 2017 

FANTÔME EN HÉRITAGE, livre d’ANNIE JAY

*J’étais si terrifié que j’ai essayé en vain de crier,
j’étais comme paralysé. Et elle, elle me regardait
d’un air calme. Moi aussi je la regardais, et même
que je voyais au travers de son corps.*
(extrait de FANTÔME EN HÉRITAGE, Annie Jay,
Hachette Livre, 1997, 2003 et 2006, éd. Num.
70 pages, Hachette jeunesse)

Ce récit est l’histoire de Brice, un jeune garçon de 12 ans qui s’installe avec sa mère dans une très ancienne maison, héritage de l’arrière- grand –oncle Joseph. En héritant de la maison, Brice se rend compte très vite qu’il a aussi hérité d’un fantôme qui l’habite : elle s’appelle Constance, tuée par Joseph pour son héritage et enterrée en secret. Ce fantôme frustré, capricieux, malin et têtu est bien décidé à mener la vie dure à Brice jusqu’à ce qu’elle obtienne justice ainsi qu’un enterrement digne du titre.

Brice accepte (a-t-il le choix?) d’aller au fond de cette affaire ne serait-ce que pour se débarrasser de cette peste. Il sera aidée par sa grand-mère, Blanche, appelée à juste titre Mamie Bazooka, une drôle de femme, farfelue et extravagante. Premier objectif pour Brice : surmonter sa peur. Ensuite, trouver le corps de Constance…rien de facile…

LA PESTE TRANSPARENTE
*-Je les ai hantés du soir au matin et
du matin au soir, fit en riant
l’intéressée. L’avantage pour les
fantômes, c’est qu’il n’existe ni
jour, ni nuit!
(extrait de FANTÔME EN HÉRITAGE)

Comme tous les humains sont confrontés tôt ou tard à des histoires de fantômes, dans les livres, à la télé, au cinéma ou dans la tradition orale, et même paraît-il dans la vraie vie, autant commencer de bonne heure avec délicatesse, sensibilité et même, pourquoi pas, de l’humour. C’est ce que propose Annie Jay aux jeunes à partir de 8 ans.

Les parents peuvent se rassurer, c’est tout à fait sans danger. Le seul risque est celui de vous faire poser beaucoup de questions. À vous de satisfaire l’insatiable curiosité des jeunes avec discernement et faites comme madame Jay…ajoutez-y de l’humour.

Dans ce petit livre de moins de 75 pages, aisé à lire, tous les ingrédients sont réunis pour faire passer de bons moments aux enfants : des jeunes personnages attachants, une mamie extravertie et extravagante avec des cheveux rouges et des vêtements aux agencements de couleurs plutôt loufoques (et c’est pas pour rien qu’elle se fait appeler MAMIE BAZOOKA…imaginez…une grand-mère d’âge très respectable…en mini-jupe) et surtout, le fantôme d’une jeune fille d’une quinzaine d’années…

Le fantôme dont il est question dans cette petite histoire n’est pas vraiment méchant, mais c’est une peste, capricieuse, entêtée et collante. Il faudra un bel esprit d’équipe de Brice, le jeune personnage principal de l’histoire, et de ses amis, y compris l’excentrique Mamie Bazooka pour se débarrasser de cette peste.

Annie Jay est surtout spécialisée dans les romans historiques pour la jeunesse. FANTÔME EN HÉRITAGE est un essai dans le vaste domaine littéraire du fantastique pour les jeunes lecteurs et lectrices. Mon avis est que c’est bien essayé. Elle a bien saisi tout l’état d’esprit d’un enfant, son goût en éveil pour le mystérieux, les petites intrigues, l’aventure.

FANTÔME en héritage est une belle petite histoire écrite avec sensibilité,  pleine de rebondissements et de rythme et développant des thèmes précieux pour les jeunes : l’esprit d’équipe, l’amitié et le courage qui consiste d’abord à surmonter sa peur.

Un bon ptit livre.

Suggestion de lecture : GHOST STORY, de Peter Straub

Annie Jay (1957-) est une auteure française spécialisée dans les romans historiques destinés à la jeunesse. FANTÔME EN HÉRITAGE est une petite déviation dans la carrière de l’auteure qui tente un essai dans le mystère et le fantastique. Annie Jay est le passionnée d’histoire et motivée par l’objectif de transmettre aux jeunes le goût de la lecture. À ce jour, elle a publié 14 romans LA FIANCÉE DE POMPÉI, publié en 2013. Pour en savoir plus sur Annie Jay, consultez son site officiel : http://anniejay.com

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
MAI 2015