FAHRENHEIT 451, le livre de RAY BRADBURY

*…Chaque homme doit être l’image de l’autre, comme ça tout le monde est content :
plus de montagnes pour les intimider, leur donner un point de comparaison. Conclusion! un livre est un fusil chargé dans la maison d’à côté. Brûlons-le, déchargeons l’arme. Battons en brèche l’esprit humain…
(extrait de FAHRENHEIT 451, Ray Bradbury, 1953, réédité en 1981, Éditions Denoël) 

Fahrenheit 451 est une dystopie qui évoque un état totalitaire dans lequel l’unique rôle des pompiers consiste à…brûler les livres parce que ceux-ci sont considérés comme dangereux pour le régime politique et pour l’humanité. Considéré comme le meilleur pompier de son unité, Guy Montag fait la rencontre de Clarisse, une jolie jeune femme, intelligente et curieuse.

Ces rencontres vont se multiplier. Étonné par l’intelligence de Clarisse et sa soif de connaissance, Montag développera dans son esprit des *idées sacrilèges*  genre **…mais au fond quel mal y a-t-il à lire**.

 

Un jour, avec son unité, Montag est appelé sur les lieux de la découverte d’une bibliothèque appartenant à une vieille dame. Les ordres sont clairs : BRÛLEZ TOUT. La vieille dame, refusant de quitter son trésor, est brûlée avec les livres. Écœuré, Montag devient rebelle et commence à lire en cachette.

Sa femme Mildred le découvre et le dénonce. Il est condamné à brûler sa propre maison. Il fuit et se cache. Devenu traître à l’état et transfuge, Montag se joint à un groupe rebelle caché dans les bois et dont chaque membre s’est mis en devoir d’apprendre un livre par cœur avant de le détruire, et ce dans le but de le transmettre oralement.

Extrait du film Fahrenheit 451 adapté par François Truffaut

C’est un livre en trois parties, un peu difficile à suivre par moment, mais la richesse descriptive de l’ensemble est telle qu’elle fait oublier ce détail au lecteur même s’il lui faut beaucoup de concentration pour bien suivre l’évolution de l’histoire.

Ce qu’il faut retenir surtout, c’est que ce livre mythique a conservé toute son actualité. Si sa trame évoque quelque peu *1984* de George Orwell, autre dystopie incontournable, l’extraordinaire sens de l’anticipation de l’auteur n’est pas sans me rappeler l’essence visionnaire de Jules Verne.

Ray Bradbury décrit le drame d’une société sans âme privée du droit de lire pour des raisons de sécurité nationale (typique d’un régime totalitaire). En contrepartie, la société adule l’image, à tel point que même les murs des maisons sont devenus des écrans.

En privilégiant la consommation de l’image en particulier et de masse en général, le régime engourdit les esprits et embellit ce qui n’est en réalité qu’un cauchemar : une société menottée en perpétuel lavage de cerveau, continuellement au bord de la guerre et dont l’ignorance est entretenue avec des raffinements de savoir-faire.

FARENHEIT 451 propose une profonde réflexion sur le pouvoir des livres, dans ce qu’ils ont de positif, bénéfique et stimulant pour l’ensemble de la société qui a le droit sacré à la liberté d’expression. Voilà pourquoi ce livre publié il y a 60 ans garde toute son actualité. 

Dans une société où la télé exerce une force presque irrésistible sur les esprits et où internet semble vouloir prendre le contrôle de *L’ÉCRIT*, Bradbury avertit qu’en négligeant le livre, la société se punit en se privant d’un énorme potentiel de découverte, endort ses talents, brime sa liberté d’expression, bref elle frôle la décadence.

FARENHEIT 451 est un livre sans âge d’une beauté extraordinaire et d’une prodigieuse clairvoyance qui force l’admiration. Son auteur n’a négligé aucun détail. Il ne faut donc pas se surprendre que la température de combustion d’un livre soit de…451 degrés Farenheit…

Suggestion de lecture : LEGEND de Marie Lu

BONNE LECTURE
JAILU
AVRIL 2014

(À lire en complément…)

1958 à 2011 Durée du voyage : 2 minutes

C’était plus fort que moi, il fallait que je me jette corps et âme dans le dernier-né des univers de Stephen King.

Dans un article un peu plus long que de coutume, je vous invite à lire mon commentaire sur le dernier livre de King :  22/11/63 un roman qui transcende un fait historique qui a conservé jusqu’à aujourd’hui toute sa complexité : le meurtre de John Fitzgerald Kennedy.

Je serai très heureux de lire vos propres commentaires à ce sujet.

Aller lire l’article 22/11/63 DE STEPHEN KING

Bonne lecture
JAILU

22/11/63, un roman de STEPHEN KING

*…La figure d’Oswald est apparue juste
au-dessus  de l’épaule du grand bonhomme
et j’ai vu quelque chose de plus surprenant
encore : Lee Harvey Oswald souriait…*

***

*…Mrs Kennedy avait emporté une autre
tenue dans l’avion…il s’agissait d’un tailleur
en lainage rose agrémenté d’un col noir.
Le tailleur serait bien assorti avec les roses
qu’on allait lui offrir à Love Field, mais
certainement moins avec le sang qui
souillerait sa jupe, ses bas et ses souliers…*

(extraits de 22/11/63, Stephen King,
Éditions Albin Michel, 2013 t.f.)

2011, le restaurateur Al Templeton détient un secret extraordinaire. En effet, il y a, dans son arrière-boutique un passage temporel qui relie 2011 à 1958. Al conçoit un projet non moins extraordinaire : utiliser ce passage temporel, soit  jusqu’à 1958 et patienter par la suite jusqu’en 1963 et empêcher le meurtre du président John Kennedy. Mais Al en est empêché par un cancer très agressif et il confie cette mission à son ami Jake Epping, un enseignant de Lisbon, Maine. Jake accepte mais il lui faudra du temps pour comprendre qu’il transgresse les règles naturelles du temps et surtout pour comprendre les paradoxes du temps et le fameux effet Papillon. Ainsi Jake s’installe dans l’Amérique des années 50 à la recherche d’un mystérieux personnage errant, possiblement le plus médiatisé de l’histoire américaine : Lee Harvey Oswald. Deux questions : tricher avec le temps amènerait quelles conséquences? Et est-ce que le jeu en vaut la chandelle?

AVANT PROPOS :
L’EFFET PAPILLON

L’effet papillon ou théorie de la prédictibilité a été élaborée en 1972 par le météorologue Edward Lorenz lors d’une conférence à l’Association Américaine pour l’Avancement de la Science. La théorie se base sur une question beaucoup plus complexe qu’elle en a l’air : *le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas?*

La question devient plus fluide si on ajoute le battement d’ailes de milliards de papillons auxquels on ajoute le battement d’ailes de milliards d’oiseau etc. Lorenz précise bien que si le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas, il peut aussi l’empêcher. Ça nous rapproche considérablement de la théorie du chaos et du déterminisme.

En regard du roman de King, ce qu’il faut surtout retenir, c’est que si l’Effet Papillon s’applique aussi aux humains, cela voudrait dire que des changements de comportement semblant insignifiants au départ pourraient déclencher des bouleversements à grande échelle. Cette théorie à elle seule rendrait le voyage dans le temps extrêmement hasardeux.

Stephen King veut sauver JFK
(figaro.fr)

Je suis heureux qu’un de mes auteurs préférés soit resté aussi fort et alerte parce que 22/11/63 est un roman très fort, un coup de génie de Stephen King qui a décidé de mettre l’horreur de côté pour s’attaquer à une des énigmes les plus complexes du 20e siècle : le meurtre de John Fitzgerald Kennedy. D’ailleurs cette énigme déchire encore les historiens et les milieux politiques américains.

L’Amérique a opté pour l’Acte isolé mais la théorie du complot est encore tenace. Il y a encore de l’obscurité sur cette affaire et ce nouveau livre de King demeurera d’actualité longtemps.

Il faut préciser que King n’apporte aucune réponse à l’énigme du meurtre de Kennedy, mais l’auteur ne croit pas à la théorie du complot. Il m’a semblé évident qu’il est parti du principe de l’acte isolé et l’opinion qu’il se fait du meurtrier de Kennedy, Lee Harvey Oswald est frappante : un minable sans envergure. Le livre de King n’est pas une enquête. L’auteur a simplement imaginé une chronologie, une chaîne d’évènements en utilisant le voyage dans le temps.

Je crois avoir déjà expliqué sur ce site que développer le thème du voyage dans le temps pose un défi de taille : comment rester cohérent et composer avec les risques théoriques du voyage temporel : les paradoxes temporels et l’effet papillon. Voilà la première force du roman de King : La cohérence. Il s’est donné des principes clairs au départ et s’y est tenu. Voyons voir :

1) Chaque saut temporel dure deux minutes au temps de départ. Exemple, Jake a fait un saut de 2011 à 1958. Il est resté 5 ans dans l’ancien monde. Son absence en 2011 n’a duré que deux minutes.

2) Dès qu’un étranger fait intrusion dans le passé, il y a harmonisation par rapport aux effets de sa présence sur le futur. Autrement dit, le passé est tenace et refuse de changer.

3) La théorie de la prédictibilité est incontournable. Même une simple respiration dans le passé peut influencer le futur. C’est l’effet papillon.

4) Enfin, si Jake fait le saut en 1958 et qu’il revient en 2011, un retour éventuel en 1958 annulera tout ce qui a été fait dans le premier saut. C’est ce que King appelle une remise à zéro. Ça j’ai trouvé ça génial et vous découvrirez pourquoi en cours de lecture.

Pour le reste, Stephen King demeure égal à lui-même : son roman est très long (près de 1000 pages),  il prend bien son temps pour introduire ses personnages et comme dans la plupart de ses livres, il accuse des longueurs en exposant la psychologie de ses personnages.  Fait intéressant, King brosse un portrait très riche des années 60 : la mode, les tendances, les mentalités, la politique, les relations internationales et bien sûr l’incontournable menace nucléaire.

C’est un roman intense, complexe et extrêmement captivant qui pousse le lecteur à se poser une question non moins complexe : Que serait notre monde d’aujourd’hui si Kennedy n’avait pas été tué en 1963?

Ce à quoi peut s’attendre le lecteur et la lectrice repose sur une magnifique petite phrase très explicite écrite quelque part dans le livre de King et je cite :

*quand on essaye de changer le passé, il mord* (citation de Georges Amberson, extraite de 22/11/63 de Stephen King)

Je crois que vous ne serez pas déçu.

Suggestion de lecture : LE TEMPS PARALYSÉ de Dean Koontz

Je ne ferai pas ici le bilan biographique de Stephen King. Comme vous vous en doutez, il est assez impressionnant. Je vous invite plutôt à visiter le site
www.stephenking999.com .
Ainsi vous saurez tout sur le grand maître de l’étrange. Je vous invite aussi à lire mon article intitulé LE MONDE À PART de Stephen King concernant la septologie LA TOUR SOMBRE, disponible ICI

BONNE LECTURE

Claude Lambert
JUILLET 2013 

VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS, de JULES VERNE

*À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément, vous verrez ce que n’a encore vu aucun homme car moi et les miens, nous ne comptons plus et notre planète, grâce à moi, va vous livrer ses derniers secrets.* (paroles du Capitaine Nemo)
(Extrait de 20,000 lieues sous les mersJules Verne, 1869)

Ces derniers temps, j’avais envie de mettre de côté les livres récents, les découvertes et ce qu’on pourrait appeler les incontournables pour me tourner vers une valeur sûre, un beau classique…vous savez le genre de livre qu’on aime rouvrir après plusieurs années et dans lequel on replonge avec délice, sans jamais perdre sa faculté d’émerveillement.

Jules Verne m’est tout de suite venu à l’esprit. De ce bon vieux Jules, j’ai choisi ce que je considère comme le plus beau et le plus humain des classiques : 20 000 lieues sous les mers.

C’est ainsi que j’ai renoué avec le capitaine Nemo et le moyen extraordinaire qu’il s’est donné pour vivre à l’écart des hommes dans une perpétuelle méditation favorisée par les courants et les fonds marins…dans un univers de calme bucolique, de beauté et aussi de plaisirs pour les yeux et le palais. Bien sûr, cet univers n’est pas sans danger.

Il m’a donc été donné de renouer avec l’incroyable sens de l’anticipation de Jules Verne, cet extraordinaire puits de science qui a ce don merveilleux de *connecter* le savoir avec la poésie et de garder captif le lecteur, la lectrice.

Quel plaisir de retrouver ce magnifique classique de Verne. Lors de ma première lecture de l’œuvre (et ça remonte à mon adolescence), j’étais agacé par l’étalage de connaissances dont Verne imprégnait son œuvre. Il me semblait que l’intrigue et l’histoire elle-même étaient négligées au profit de l’érudition de l’auteur. Aujourd’hui, après une nouvelle lecture, je considère l’œuvre avec un œil et un état d’esprit complètement différents.

Bien sûr, *20 000 lieues sous les mers* est une magistrale leçon de zoologie et de botanique marines, de géographie, de science et de technique, mais c’est aussi un regard critique sur la complexité des relations humaines et sur la solitude.

Malgré la masse formidable de détails et de descriptions qui sont incorporés dans le récit, l’écriture est telle que j’avais l’impression de me retrouver à côté d’Aronnax ou encore de pénétrer l’esprit du capitaine Nemo pour mieux saisir le sens de sa démarche.

Je pourrais m’éterniser…surtout quand il est question de Verne, mais j’aimerais compléter avec de brefs éléments qui pourraient ajouter à la tentation de lire ou relire ce chef d’œuvre.

-Le titre du livre n’a rien d’exagéré. L’odyssée du Nautilus couvre en effet près de 80 000 kilomètres dans tous les océans du monde, y compris l’Antarctique.

-Il ne faut jamais perdre de vue le contexte de l’époque dans cette histoire : 1866…le 19e siècle. (Verne a vécu de 1828 à 1905). Il vous sera plus facile d’apprécier l’extraordinaire esprit visionnaire de l’auteur.

-Verne accorde plus de crédit à la science qu’à l’homme. Il n’y a pas de message social ou moralisateur dans son œuvre…seulement une imagination bouillonnante qui place l’homme devant son destin avec des arguments tout à fait crédibles.

20 000 LIEUES SOUS LES MERS est un livre plus que divertissant…il est attachant avec une bonne dose d’émotion et qui nous rappelle que la nature n’a pas fini de nous étonner…

Suggestion de lecture : VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE de Jules Verne

BONNE LECTURE
Claude Lambert
MARS 2013

(En Complément…)

LA TOUR SOMBRE, septologie de STEPHEN KING

Attends que ta légende t’ait précédé. D’autres
Que toi se chargeront de la répandre. Les idiots
ne manquent pas. Laisse-toi devancer par ta
réputation. Que grandisse ton ombre. Qu’elle
s’étoffe. Laisse-là se faire diffuse…Avec le temps,
les mots peuvent enchanter jusqu’à un enchanteur.

Le pistolero, La Tour Sombre no 1, 1993, J’ai lu

TOUR D’HORIZON

LA TOUR SOMBRE est une septologie qui m’a permis d’atteindre un peu mieux l’esprit de Stephen King. C’est une œuvre à part. Non qu’on ne reconnaît pas King, au contraire. On trouve dans LA TOUR SOMBRE de nombreux liens, et évidents encore, avec de nombreuses œuvre de KING. Pourtant, LA TOUR SOMBRE, c’est différent…comme un aboutissement où on découvre, entre autres, une symbiose parfaite entre l’auteur et ses personnages, en particulier, le personnage principal, le Héros : Rolland Deschain de Gilead, le dernier pistolero, qui rappelle un peu les personnages des films de Sergio Leone : un dur, typique du far-ouest américain et qui ne se sépare jamais de ses révolvers.

C’est une œuvre complexe, très élaborée, avec un petit quelque chose d’autobiographique et dont la réalisation a un peu souffert de procrastination…en effet, poussé au départ par sa fascination pour le Seigneur des anneaux, King a mis près de 35 ans pour réaliser LA TOUR SOMBRE. C’est très long pour un auteur aussi prolifique.

LA TOUR SOMBRE est inspirée du
Poème de Robert Browning Le Chevalier
Rolland s’en vint à la Tour Noire, publié
À la fin du dernier tome.

L’œuvre comprend donc 7 tomes :

Globalement, suite à sa rencontre avec le mystérieux homme en noir, porteur de visions d’un avenir chaotique, Rolland réalise que la Tour Sombre est malade et même en péril. La tour est un espèce de pivot central qui maintient tous les mondes en équilibre. Tous les univers sont en péril parce que la Tour est régentée par un dément qu’on appelle LE ROI CRAMOISI. Rolland entreprendra alors une quête longue et très dure : atteindre la Tour et régler le problème. Cette quête deviendra une obsession qui forcera Rolland à faire des choix très pénibles.

1)     LE PISTOLERO : C’est ici que Rolland rencontre Walter, le mystérieux homme en noir. C’est ici que Rolland décide d’entreprendre sa quête : atteindre la Tour Sombre et ramener l’équilibre entre les mondes. Il se verra attribuer trois cartes maîtresses pour l’accomplissement de cette quête.

2)     LES TROIS CARTES : Les trois cartes représentent trois personnages que Rolland devra arracher à leur monde d’origine, par le biais de portes spatio-temporelles : un toxicomane nommé Eddie, une femme aux prises avec une double personnalité nommée Suzannah et un ado nommé Jake. Ils formeront équipe avec Rolland (Ce que Rolland appelle un ka-tet) pour cheminer vers la Tour Sombre. En réalité, il sera plus compliqué de récupérer Jake. Ce n’est que dans le tome 3 que le ka-tet sera formé définitivement.

3)     TERRES PERDUES :  Ici, Rolland réussit à sauver Jake d’une mort certaine en l’arrachant à son monde pour le ramener dans le monde de Rolland. Il y parviendra en grande partie grâce à Suzannah qui devra distraire sexuellement un démon. Il s’ensuivra une grossesse qui influencera de façon importante le reste du récit. Par la suite, le nouveau Ka-tet fera la rencontre de Blaine Le Mono, un train doté d’une intelligence artificielle mais rendu fou par la dégradation de ses systèmes. Blaine menace de s’autodétruire et de tuer tout le Ka-tet si celui-ci ne réussit pas à vaincre Blaine dans un concours de devinettes.

4)     MAGIE ET CRISTAL : Dans ce tome, Rolland entreprend un long palabre. En effet, il raconte sa jeunesse à ses compagnons. Après ce discours qui dure des heures, Rolland et ses compagnons poursuivent leur quête en suivant le sentier du rayon non sans avoir déjoué le piège que leur a tendu un mystérieux personnage malfaisant : Randall Flagg. Dans MAGIE ET CRISTAL, l’auteur s’étend surtout sur la psychologie de ses personnages.

5)     LES LOUPS DE LA CALLA : Dans son cheminement sur le sentier du rayon, le Ka-tet de Rolland est intercepté par une délégation dirigée par le Père Callahan. Celui-ci demande à Rolland de les aider à combattre les Loups de Tonnefoudre, des créatures monstrueuses qui doivent bientôt venir enlever des enfants de la Calla pour les renvoyer peu de temps après à leur famille complètement décérébrés. Rolland accepte d’aider la Calla, ce qui fera faire au Ka-tet un pas de géant vers la Tour Sombre. À la fin de cet épisode, Suzannah disparaît.

6)     LE CHANT DE SUZANNAH : Les Loups de la Calla sont vaincus. Le Ka-tet doit reprendre la route non sans régler des problèmes majeurs : retrouver et récupérer Suzannah qui partage son corps avec Mia, un ancien démon, retrouver Calvin Tower, propriétaire du terrain abritant la rose qui est la représentation de la Tour dans notre monde, et retrouver un certain auteur nommé Steven King qui relate la quête de Rolland dans un livre intitulé LA TOUR SOMBRE afin de le persuader de ne pas abandonner.

7)     LA TOUR SOMBRE : après de nombreuses péripéties le ka-tet est réuni, mais péril et mort l’attendent. De nombreux devoirs sont nécessaires avant d’atteindre la tour : Mia accouche d’un monstre, il faut protéger la rose, donc la Tour Sombre elle-même, échapper aux hommes du Roi Cramoisi qui détraque les rayons de la Tour, sauver Stephen King qui est sur le point d’avoir un accident mortel (ce qui  l’empêcherait d’amener son livre LA TOUR SOMBRE à sa conclusion…inutile de dire que ce serait dramatique. Enfin, c’est au nom de ses amis morts que Rolland pénètrera enfin dans la tour.

Évidemment, ces résumés sont coupés au couteau car il serait trop long d’entrer dans les détails ici, mais ça donne une bonne idée. Il y a une grande quantité de sites qui offrent des synopsis complets. Je vous propose quelques liens à la fin de cet article.

LE MONDE À PART DE STEPHEN KING

C’est vraiment pas facile de critiquer une œuvre aussi magistrale que la Tour Sombre, mais je me lance. Pour apprécier l’ensemble, j’ai dû surmonter quelques petites manies qui m’agacent chez King, en particulier le temps et l’espace considérables qu’il investit dans la psychologie de ses personnages, spécialement dans MAGIE ET CRISTAL…j’avais parfois l’impression de me noyer dans la description des personnages, dans l’allure des décors et de l’environnement, dans la description de l’état d’esprit des héros, spécialement quand ils passent d’un monde à l’autre…pas toujours facile à suivre…je perdais le fil…il fallait parfois lire et relire. Mais j’ai été récompensé pour plusieurs raisons.

D’abord, il ne faut pas oublier que LA TOUR SOMBRE a 35 ans d’histoire. Certains chroniqueurs pensent que l’œuvre a souffert de procrastination, moi je serais plutôt enclin à penser qu’il en a bénéficié. En cours de lecture j’ai réalisé que LA TOUR SOMBRE est au Centre de l’œuvre de King. En fait la carrière littéraire de King est comparable à la TOUR SOMBRE elle-même. Si la tour est un pivot qui garde les mondes en équilibre, elle est aussi le centre référentiel de l’ensemble de l’œuvre de King car elle est liée à la plupart de ses livres, directement ou indirectement. Il me vient à l’esprit des titres comme LE FLÉAU (1978), SALEM (1975) et INSOMNIE (1994). Ce sont les exemples les plus frappants peut-être, mais pour faire bref, je crois que dans tous les livres de King, il y a un petit peu de la TOUR.

Autre élément important dans l’œuvre de King : la force de caractère de ses personnages, on s’y attache vite, même à l’imprévisible Suzannah. S’ils sont forts et racés, ils sont aussi profondément humains, même Rolland qui est probablement le personnage le plus complexe. Je pense en particulier à Jake, un jeune ado à qui on demande de *maturer* un peu trop vite. La nature même de ses personnages nous plonge et nous maintient dans l’histoire. On pense à eux, on tremble pour eux, on a de l’affection pour eux…et on espère pour eux… (attendez-vous à des moments déchirants dans le tome 7).

Mon dernier élément majeur réside dans le fait que King s’est immiscé personnellement dans son œuvre. Au départ, ça m’a agacé de le voir apparaître dans l’histoire, mais en lisant consciencieusement l’histoire, j’ai compris qu’à défaut d’être géniale, c’était une excellente idée. En effet, si King a pris autant d’années pour conclure son œuvre (35), c’est que l’histoire était en danger…le danger de ne jamais aboutir. Donc si Rolland était obsédé à l’idée de sauver la Tour, il devait forcer l’auteur à boucler la boucle….c’est bien pensé…

Enfin brièvement, malgré des longueurs et l’étendue des détails, l’écriture est vivante, les personnages intenses et dans l’ensemble, le lecteur ne peut qu’être captif…c’était mon cas.

Enfin, je rappelle que LA TOUR SOMBRE a été adapté à l’écran. Voir les détails ici.

Suggestion de lecture : LA CHAMBRE DES MERVEILLES de Julien Sandrel

Bonne lecture

Claude Lambert
Décembre 2012

(En Complément…)

LE MONDE À PART DE STEPHEN KING

Bonjour amies lectrices. Bonjour amis lecteurs.

Je vous propose cette fois la lecture d’une œuvre qui sort vraiment de l’ordinaire.

LA TOUR SOMBRE, œuvre de Stephen King en sept volumes est un long et passionnant voyage dans des mondes accessibles par des brèches spatio-temporelles…des mondes bouleversés et chaotiques.

LA TOUR SOMBRE, c’est aussi et surtout une odyssée dans l’esprit humain, une recherche constante de l’équilibre.

LA TOUR SOMBRE, c’est *L’œuvre qui explique l’œuvre*.

De tout ce qui est issu du génie de King, LA TOUR SOMBRE est vraiment un monde à part.

Je vous invite à lire mon article pour partir à votre tour à la découverte de LA TOUR SOMBRE. Il se pourrait que ça vous occupe les yeux et l’Esprit un bon moment en 2013…

Aller lire l’article LA TOUR SOMBRE DE STEPHEN KING

JAILU
DÉCEMBRE 2012