CESSEZ DE PRIER personne ne vous entend

Commentaire sur le livre d’
ELBERT JUCOR

*Les religions sont l’œuvre des hommes.
Elles sont des prédateurs de l’âme et de
l’esprit. Elles confinent les individus à une
pensée unique et étroite et ne laissent
place à aucune autre alternative. Elles
dominent l’homme, le culpabilisent…*
(Extrait : CESSEZ DE PRIER PERSONNE NE
VOUS ENTEND, Elbert Jucor, les éditions
La Plume D’or, 2017, édition de papier, 155 p.)

La question générale posée dans ce livre est celle-ci: L’HOMME A-T-IL BESOIN D’UNE RELIGION?  L’homme ne nait pas pécheur. C’est la religion qui l’a décrété comme tel. L’homme ne nait pas religieux non plus, il le devient par endoctrinement. Historiquement, les religions ont engendré guerre, haine, violence, cruauté…le tout stimulé par l’intolérance. D’après l’auteur, la Bible et le Coran ne sont que des créations littéraires. Non seulement leurs récits n’ont aucune origine divine, mais rien, absolument rien ne peut les légitimer. Une question à long développement, source de débat se pose : À quoi ça sert de prier ?

POURQUOI PRIER ?
*La différence fondamentale entre la religion
et la spiritualité est la suivante: les religions
sont un «business», alors que la
spiritualité est un état de conscience. >
(Extrait: CESSEZ DE PRIER, personne ne vous entend)

Ce livre est un essai, livre coup de poing car son auteur livre une opinion tranchante et qui laisse peu de place à l’appel, au sujet d’une corde très sensible de la Société : DIEU ET LES RELIGIONS. Le titre du livre comme tel est une finalité qui correspond très bien au sentiment de l’auteur: *Ce livre est le résultat de ma quête obsessionnelle de la vérité et de l’absolu* (Extrait) Avant de sauter aux conclusions, voyons un peu le contenu.

Tout l’argumentaire d’Elbert Jucor repose sur la négation de la religion et la négation de Dieu, ce dernier étant remplacé par une entité je dirais à spectre plus large : LES MYSTÈRES DE LA VIE. Jucor est aussi direct qu’à contre-courant : *Adieu sectes, gourous, marabouts, imams, pape et cardinaux. La Société n’a pas besoin de ces vendeurs de chars usagés qui ne seront livrés qu’au ciel. * (Extrait)

Ne soyez pas surpris, il est très peu question de prière dans ce livre. L’auteur émet le souhait que la société se débarrasse des religions pour survivre et qu’elle cesse de s’en remettre à des dieux qui n’existent pas. En dehors de ces deux grands thèmes, l’auteur émet des opinions, des hypothèses, des pensées et des réflexions sur des sujets divers qui sous-tendent les thèmes principaux.

Jucor met aussi en perspective les méfaits historiques de la religion comme par exemple l’interdiction de la contraception qui est une aberration : *Si nous regardons la réalité en face, on peut voir et réaliser qu’un distributeur de condoms fait davantage de bien à l’humanité que tous les vendeurs de paradis dans l’après-vie…* (Extrait)

Si je m’en tiens aux deux grands pôles de l’argumentaire et que je me permets de commenter, il y a le rejet de Dieu avec lequel je ne peux pas être d’accord et le rejet complet des religions que je souhaite personnellement depuis mon adolescence pour plusieurs raisons, entre autres pour les morts qu’elles ont empilées, pour les richesses qu’elles ont accumulées, pour avoir abaissé la femme presque au rang d’un animal de compagnie.

Les religions sont des étiquettes qui veulent justifier le contrôle, la manipulation et autres gentillesses du genre. L’important n’est pas d’être d’accord ou pas d’accord. L’important est qu’il y a matière à débat même si le ton de l’auteur est cassant.

Le ton est très catégorique. Trop à mon goût. Je ne peux pas reprocher à l’auteur d’être direct, tant que les propos se tiennent.. Or, dès qu’il déborde de ses deux grands thèmes majeurs, il n’y a plus de fil conducteur. L’auteur prend toutes sortes de directions. Je crois qu’il y a un peu d’errance par moment et certains propos m’ont paru simplistes :

*Comme vous pouvez le constater, la vie n’est qu’un jeu et vous ne pouvez l’arrêter, car quelqu’un a déjà lancé les dés pour vous. * (Extrait) Une de ces principales directions secondaires concerne la vie, le sens de la vie, son origine. Il y a aussi des réflexions éparses sur la nature humaine, la prédation, l’âme, le suicide…Si l’auteur établit un lien avec le thème principal, ce sera pour exécrer la religion. C’est là qu’il m’a accroché.

Croyez-moi, il n’a pas peur d’émettre son opinion et de l’aciduler au besoin, Il craint encore moins Allah…peut-être que les temps changent. Si ma mémoire est bonne, l’écrivain Salman Rushdie a fait l’objet d’une Fatwa de l’ayatollah Khomeini en 1989 pour son livre LES VERSETS SATANIQUES jugé blasphématoire.

Ça a dû rendre Allah pas de bonne humeur…Rushdie était condamné à mort. Ici, Jucor fait pire…fini les musulmans, l’Islam, Allah, les catholiques, le pape etc. finie la religion meurtrière, hypocrite et manipulatrice. Ou les temps changent ou Jucor n’a peur de rien ,,,

Ce livre a beaucoup de faiblesses mais son auteur se prononce haut et fort sur des thèmes encore jugés tabous par nos sociétés modernes. Je crois qu’il vaut la peine d’être lu. Personnellement, je ne crois pas à la religion mais je crois en Dieu, c’est-à-dire à l’être suprême sans lien avec aucune religion. Ça reste en lien avec le titre. En effet, qu’est-ce que ça donne de prier un dieu qui nous a donné le libre arbitre…

Québécois d’origine, Elbert Jucor est bachelier de l’université de Montréal. Il a aussi fréquenté diverses institutions spécialisées dans la formation des prêtres. Il a développé un besoin obsessionnel de chercher et connaître la vérité sur les religions. CESSEZ DE PRIER est le résultat de sa constante observation du monde et sa réponse aux questions existentialistes qui tourmente tout être humain. C’est un débat qui concerne l’amélioration du sort de l’humanité. Elbert Jucor apporte une seule réponse aux questions relatives aux mystères de la vie et cette réponse est sans appel.

Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 21 août 2020

LA FORMULE DE DIEU, de J.R. DOS SANTOS

Si Dieu est bon, il ne peut pas être Tout-puissant
Puisqu’Il ne parvient pas à éliminer le mal.
S’Il est tout-puissant, il ne peut pas être bon
Puisqu’Il permet au mal d’exister.
Un concept exclut l’autre. Lequel préférez-vous?
-extrait de LA FORMULE DE DIEU

1951, 2 espions de la CIA épient une conversation entre David Ben Gourion, chef du nouvel État d’Israël et Albert   Einstein. Les deux hommes discutent de l’obtention de l’arme nucléaire par Israël et de l’existence de Dieu. 50 ans plus tard, un expert en cryptologie, Tomas Noronha est appelé au Caire par une mystérieuse femme qui lui demande de déchiffrer un cryptogramme caché dans un document détenu par le gouvernement de Téhéran écrit de la main d’Albert Einstein et dont le contenu pourrait bousculer l’ordre mondial. Noronha devient agent double. En cours d’enquête, il découvre que le manuscrit contient beaucoup plus que les belligérants ne le croient…ce document ne serait rien d’autre que la preuve scientifique de l’existence de Dieu…

1952 : rencontre d’Albert Einstein avec David Ben Gourion

C’est un livre intéressant. Il peut être même passionnant pour les personnes versées en philosophies orientales qui accordent de l’importance à la dualité universelle entre le Ying et le yang et surtout à ceux et celles versés dans les sciences, en particuliers les sciences physiques et mathématiques.

En effet j’ai trouvé cet ouvrage très lourd puisqu’il évoque et tente d’expliquer les secrets de l’Univers par le biais de principes et de lois complexes que l’auteur arrive difficilement à vulgariser : théorie de la relativité, principe de l’incertitudethéorie des cordes, microcosme et macrocosme, théorie du chaos, physique quantique sans oublier le déterminisme car d’après la *formule de Dieu*, notre existence n’a pas la moindre chance d’être accidentelle par le simple fait que tout est déterminé depuis le commencement.

C’est d’ailleurs sur la question du déterminisme que j’ai développé l’impression qu’on peut faire dire ce qu’on veut à la *Formule de Dieu* et que les limites de la science seront toujours confrontées à celles de la Foi. Pour ce qui est du roman comme tel, vous avez compris que l’intrigue est noyée dans les longues explications scientifiques, il y a une petite insertion sentimentale *poids plume* et une petite finale qui, bien qu’elle ne m’a pas laissé pantois, est originale quoique prévisible.

Pour résumer, vous apprécierez ce volume dans la mesure où vous êtes prêts à vous investir intellectuellement dans la compréhension des lois physiques et philosophiques qui régissent la vie, le reste étant accessoire…

Suggestion de lecture : VATICANUM de Jose Rodriguez Doss Santos

Claude Lambert
AVRIL 2013

(En Complément…)

LE C.V. DE DIEU, livre de JEAN-LOUIS FOURNIER

EXTRAIT DU DOSSIER MÉDICAL :
Électrocardiogramme du 28 août 1994 :

EXAMEN DU CŒUR DE DIEU :
Observations du cardiologue :
État neuf, n’a jamais servi……..

-Pourquoi vous appelle-t-on LE BON DIEU?
-Une vieille habitude d’avant le déluge.

-Et ça vous est resté malgré tout ce que vous avez fait?
-C’est un mot dont on se sert beaucoup dans la famille.
Regardez mon fils, vous savez comment on l’appelle?
-Je sais pas, ‘’Bon Jésus?’’
-On l’appelle ‘’bon à rien’’, ça lui va beaucoup mieux.
Et c’est pas faute de m’en être occupé…
(extraits de LE CV DE DIEU de Jean-Louis Fournier)

Une fois son Œuvre achevé, Dieu devint désœuvré et commença graduellement à s’ennuyer ferme. Alors, il prit la décision de chercher un emploi chez les humains. Il prépara son CV (quelques milliers de pages) et descendit sur terre pour sa première entrevue d’emploi, entrevue qui passa évidemment en revue les grandes réalisations de Dieu.

L’auteur a prévu dans son livre l’agenda de Dieu sur terre, quelques statistiques intéressantes et bien sûr, la transcription de l’entrevue d’emploi de Dieu avec le directeur d’une grande firme.

Je crois que ça m’a fait du bien de lire ce petit bouquin. Il est un tantinet cinglant, coquin à coup sûr, irrévérencieux mais surtout drôle et original. J’avertis tout de suite les puritains de la religion versés dans la *bondieuserie* de s’abstenir à moins d’avoir un solide sens de l’humour.

Jean-Louis Fournier nous propose un livre très original, ventilé, avec des chapitres très courts sans lourdeur mais avec quand même de la recherche, un brin de philosophie et beaucoup d’humour surtout quand on pense qu’il est ici question de l’être le plus énigmatique de l’univers : Dieu qui est présenté ici à l’image de l’homme, comme un *chum* qui pourrait être votre voisin.

Est-ce que le directeur engagera Dieu????? À lire absolument.

BONNE LECTURE

Suggestion de lecture : ET DIEU CRÉA LES BEATLES de Daniel Ichbiah

JAILU/Claude Lambert
Février 2013

(En Complément…)