LA 5e VAGUE, le livre de RICK YANCEY

*Oubliez les batailles héroïques avec des tanks et des
avions de chasse, et notre victoire finale d’humains
intrépides…sur cette nuée de créatures aux yeux
exorbités. C’est aussi éloigné de la vérité que leur
planète mourante n’était éloignée de la nôtre, bien
vivante. La vérité c’est qu’une fois qu’ils nous eurent
trouvés, nous étions foutus. *
(Extrait : LA 5e VAGUE, Rock Yancey, éditeurs : Robert Laffont
2013 et Pocket jeunesse 2018, édition de papier, 640 pages)

À l’aube de la 5e Vague, sur une autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper… Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont dispersé les quelques rescapés. Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu’à ce qu’elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant et qui pourrait bien être son ultime espoir de sauver son petit frère. Ils savent comment nous exterminer. Ils nous ont enlevé toute raison de vivre. Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir…

Une promesse en pleine invasion
*…Il existe toutes sortes de conneries…les conneries que tu
connais…les conneries que tu ne connais pas…Et les
conneries que tu penses connaître, mais que tu ne connais
pas vraiment. Faire une promesse au beau milieu d’une
invasion extra-terrestre tombe dans cette dernière
catégorie.
(Extrait)

1ère vague : Extinction des feux, 2e vague : Déferlante, 3e vague : Pandémie, 4e vague : Silence

Dans ce drame post-apocalyptique, nous suivons une jeune fille : Cassiopée Marie Sullivan qui sera appelée Cassie tout au long du récit. La terre a été envahie par des extra-terrestres qui, en quatre vagues successives, ont éliminé plus de 80% de l’humanité…des milliards de morts. À la lisière de la cinquième vague, nombre d’humains restants sont victimes d’abduction par les envahisseurs,

nous retrouvons Cassie, témoin d’un massacre dont celui de son père, obligée de laisser aller son petit frère Sammy embarqué par des humains *envahis* avec les autres enfants vers un mystérieux camp où ils seront pris en charge. Dans sa lutte incessante pour survivre, Cassie sera sauvée par un adolescent pour le moins mystérieux et énigmatique : Evan Walker.

Cassie peut-elle faire confiance à Evan qui pourrait bien être un *autre*, une coquille occupée par un esprit extra-terrestre. Dans un cas comme dans l’autre, Evan, qui devient graduellement amoureux, pourrait être la seule chance pour Cassie de retrouver son petit frère.

Ce livre est d’une grande actualité car il évoque un débarquement extra-terrestre tant évoqué par les romanciers, scénaristes du 7e art et les ufologues. Ici, l’idée des extra-terrestres est sensiblement la même que celle développée dans le film INDEPENDANCE DAY : éliminer complètement la race humaine et prendre possession de la terre pour la vider de ses ressources.

Mais dans le livre qui nous intéresse aujourd’hui, l’élimination est plus méthodique et complexe. Car même s’il en est question, on ne voit pas de vaisseaux ni d’extra-terrestres, ils sont là avec un plan précis d’annihilation : première vague : destruction de toutes les sources mondiales d’électricité, deuxième vague : un monstrueux raz-de-marée tue des millions de personnes, troisième vague : la peste se répand et emporte la presque-totalité de la population mondiale.

L’abduction intervient en quatrième vague alors que plus personne ne sait à qui faire confiance. La cinquième vague a un impact plus puissant encore sur le plan psychologique : *Le camp, les infestés ; ils prétendent que nous n’avons pas été entraînés pour tuer les extraterrestres, mais que les extraterrestres nous entraînent à nous entre-tuer. * (Extrait)

J’ai accroché très vite à ce roman malgré quelques irritants comme cette histoire d’amour entre Evan et Cassie, prévisible au possible, un peu naïve et inutilement compliquée. Je note aussi de l’errance textuelle, des longueurs qui sont susceptibles de diluer l’intérêt.

Le contexte est parfois tiré par les cheveux, l’auteur s’intéressant davantage à la mort qui se répand qu’aux conditions de vie des survivants. La galerie de personnages est très vaste. Aussi, il faut faire attention, car les enfants, une fois enlevés, changent de nom. Alors qu’on approche de la conclusion, il devient difficile de départager les personnages.

Les forces du roman sont évidentes et son originalité réside dans le fait qu’on ne voit ni extra-terrestres, ni soucoupes volantes, ni rayons mortels. Pas de créatures étranges sauf des hommes menacés par une éradication déjà bien avancée. Des hommes restants qui deviennent possédés puis manipulés.

L’impact psychologique de ce roman est plus puissant que l’action qui en découle. C’est un roman très fort mais il est noir et laisse peu de place à l’espoir. Peut-être celui-ci fera-t-il son apparition dans les prochains tomes. Dans la 5e VAGUE, les émotions sont déferlantes. Je ne me suis pas spécialement attaché aux personnages, mais Cassie est une battante et c’est un plaisir de la suivre…un beau stress.

Les dialogues sont parfois savoureux mais leur réalisme est de nature à clouer le lecteur sur place. C’est un roman profond, complexe, sombre qui en dit long sur la fragilité de la nature humaine. On peut être mitigé sur une œuvre d’une telle stature mais on s’accorde pour dire qu’elle ne laisse pas indifférent.

Originaire de la Floride, Rick Yancey est titulaire d’un master de littérature anglaise. Il travaillera quelques années comme inspecteur des impôts avant de décider que son diplôme lui serait plus utile s’il se consacrait à l’écriture à plein temps- ce qui lui réussit depuis 2004. Auteur de romans pour adultes et jeunes adultes, Rick Yancey a été récompensé par de nombreux prix prestigieux, dont le Michael L. Prinz Honor et le Carnegie Medal. Lorsqu’il n’écrit pas, Rick Yancey consacre son temps à sa famille. Pour les blogueurs,  la Trilogie LA 5E VAGUE succède à Hunger games, la fameuse trilogie de science-fiction dystopique

La 5e vague est une trilogie

La 5e vague au cinéma

L’adaptation de la 5e vague au grand écran a été réalisée par J. Blakeson et est sortie en janvier 2016.
Dans la distribution, on retrouve entre autres Chloë Grace Moretz, Nick Robinson et Alex Roe. Trois scénaristes, Suzannah Grant, Akiva Goldsman et Jeff Pinker ont écrit le texte d’après l’œuvre de Rick Yancey. La critique a été plutôt mitigée sur ce film. D’après les annotations d’
ALLO CINÉ, 7% seulement des spectateurs qui ont critiqué le film lui ont accordé cinq étoiles. La Presse n’a pas été beaucoup plus emballée.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 8 mai 2022

HISTOIRES À LIRE AVANT LA FIN DU MONDE

Commentaire sur le recueil de
PAUSE-NOUVELLE

*Et puis, nous allons certainement assister à des scènes horribles…les gens vont céder à la panique, et qui sait de quoi ils seront capables alors. De brèves images de déchaînements de brutalité et de décors chaotiques me traversent l’esprit et un frisson me parcourt l’échine. (Extrait : HISTOIRES À LIRE AVANT LA FIN DU MONDE, collectif, L’Anthologiste éditeur, 2012, numérique, 80p)

Cette anthologie est exclusivement consacrée à la fin du monde, histoire de coller un peu à l’actualité. En effet, d’après plusieurs exégètes, notre destruction est imminente. 10 auteurs vous présentent leur vision de l’Apocalypse. Interventions divines, guerres nucléaires et autres cataclysmes sont au rendez-vous.

Et la plupart ne laissent pas beaucoup de place à l’espoir. Alors que faire lorsque l’on est condamné ? Certains en profitent pour renouer des liens, d’autres pour régler leurs comptes. Entre destructions massives et dénouements cocasses, découvrez ces histoires à lire avant la fin du monde.

LES NOUVELLES

  • NÉMÉSIS ET TARTE AU RIZ de Frédéric Muller. 15 minutes
  • AU TABLEAU d’Alain Kotsov. 5 minutes
  • MÊME PAS REPU de Raphaël Deux-Ailes. 10 minutes
  • OZOPOLY de Daniel Bruet. 15 minutes
  • BYE BYE BABY de Josepha Alberti. 10 minutes
  • DISPARITIONS de Stéphane Chamak. 10 minutes
  • UNE MAUVAISE MIGRAINE d’Aurélien Poilleaux. 15 minutes
  • ERREURS DE GENÈSE d’Emmanuelle Cart-Tanner. 10 minutes
  • PUNURRUNHA de Michael Chosson, 20 minutes
  • VU DE LÀ de Stéphane Schler. 10 minutes

100% catastrophe
*La bande grandit à vue d’œil au cours des minutes
qui suivent, une barrière poussiéreuse, un rouleau
charriant cendres et fragments de vie réduits en
poudre. Un rouleau poussé en avant, inépuisable.
Sans échappatoire.
(Extrait)

La fin du monde est sans doute le sujet véhiculant le plus d’émotions, de prédictions et d’exégèses à travers le monde. Tout le monde y pense tôt ou tard. Il ne faut pas se surprendre que le sujet soit extrêmement répandu en littérature même si la prédiction la plus étoffée du XXIe siècle, celle de décembre 2012 a été balayée, comme toutes les autres.

Pourtant, tout le monde semble unanime, il y aura une fin. Nombre d’auteurs continuent d’exploiter ce que j’appelle un filon en littérature sauf qu’ici, les auteurs réunis dans ce cinquième tome de PAUSE-NOUVELLES couchent surtout leurs émotions sur le papier. La catastrophe vient après. Si je savais la fin du monde imminente, je ne suis pas sûr que je choisirais ce livre pour me remonter le moral. Voici un bref survol des sous-thèmes traités.

Némésis et tarte au riz de Frédéric Muller : Une météorite va pulvériser la Terre. Privée d’espoir et au bord de la destruction, l’espèce humaine se révèle dans ses aspects les plus misérables.
Au tableau ! d’Alain Kotsov : Julius est interrogé par la maîtresse. Il doit citer le nom des villes détruites au cours de l’histoire …la liste est interminable.
Même pas repu ! de Raphaël Deux-Ailes : Tous les mots qui ne sont pas autorisés par le Syndicat du langage sont interdits. Un auteur attend impatiemment une livraison de nouveaux mots

Ozopoly de Daniel Bruet : Pendant une partie d’Ozopoly, le pollumètre se met en alerte 4.
Bye bye, baby de Josepha Alberti : Quelques jours avant la fin, un étudiant traverse New-York pour empêcher sa sœur de commettre l’irréparable.
Disparitions de Stéphane Chamak : Des êtres humains se mettent à disparaître, Des centaines d’abord puis des milliers et des millions…
Une mauvaise migraine d’Aurélien Poilleaux : des policiers tentent de faire craquer un jeune homme porteur d’un lourd secret.

Erreurs de Genèse d’Emmanuelle Cart-Tanneur : Dieu aurait fait des erreurs dans sa conception du monde. Il a été long avant de créer les océans. Un ingrédient manquait.
Punurrunha de Michael Chosson : Les hauteurs ne te mettront pas à l’abri. Le monde s’embrase.
Vu de là de Stéphane Schler : La fin vue de l’espace.

Comme c’est le cas pour la plupart des recueils, j’ai composé dans celui-ci avec des hauts et des bas, des sujets qui défilent en dents-de-scies. L’ensemble est très varié quant à la longueur des textes, leur sujet et aussi leur sens. Car je dois bien le dire, j’ai eu un peu de difficulté à saisir le sens de certaines nouvelles.

C’est le genre d’observation qui laisse à penser qu’il pourrait y avoir autant de perceptions que de lecteurs. Je note dans l’ensemble qu’il y a de l’originalité dans les récits, que je n’ai pas trop eu l’impression de déjà lu ou de déjà-vu. Je me suis attardé à certains textes comme DISPARITION question de donner à l’humour noir une petite place.

Et puis j’ai déjà imaginé en rêve ce genre de disparition mais pour moi ça concernait l’évaporation de tout ce que la planète comptait de tueurs, de violeurs et autres…mais l’auteur, Stéphane Chamak a eu une autre idée…pas mauvaise je dirais.

Ma nouvelle préférée est ERREURS DE GÉNÈSE qui présente un Dieu plutôt étourdi qui cherche l’ingrédient final à ajouter pour compléter la création des océans. Drôle et bien imaginée.

Il y a plus de pour que de contre. J’ai apprécié ce livre. Certains textes viendront vous chercher, comme moi. Ils offrent tous matière à réflexion. Autre point en commun, aucun ne dédramatise la Fin du Monde, aucun ne fait de prédictions, plusieurs évoquent la folie des hommes, d’autres l’acte de Dieu. 

C’est un peu noir mais la Fin du Monde prête rarement à la fête. Je vous invite à lire ce recueil, ne serait-ce que pour apprécier de très bonnes idées mises de l’avant par des auteurs prometteurs.

Suggestion de lecture : LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE de Douglas Adams

***************

Avec PAUSE-NOUVELLE, vous sautez d’un univers à un autre, plongez dans d’improbables situations, rencontrez des personnages hilarants, touchants, machiavéliques ou simplement malchanceux. Vous pouvez les suivre dans leurs aventures les plus rocambolesques, les plus romantiques ou les plus sombres. Les volumes sont publiés par thème, toutefois, l’intégrale des 80 nouvelles est maintenant disponible au rayon numérique. Si vous préférez par thèmes, voici quelques suggestions :

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 19 juin 2021

NOIRE PROVIDENCE, le livre de JAMES ROLLINS

*La jeune femme leva le bras vers lui, comme pour lui faire signe d’approcher. L’américain vit alors qu’elle brandissait un pistolet. Elle braqua l’arme sur le torse de Pierce et fit feu.*
(Extrait : NOIRE PROVIDENCE, James Rollins, Fleuve Editions, Univers Poche pour la traduction française, Fleuve Noir 2017, édition numérique, 470 pages.)

Alors qu’une étrange comète s’approche de la terre, au Vatican, un mystérieux colis est livré au préfet des Archives secrètes. À l’intérieur se trouvent un crâne humain gravé de phrases en araméen ancien et un livre relié en peau humaine. Un test ADN révèle qu’il s’agit de la peau de Gengis Khan, le grand conquérant mongol dont la tombe disparue contiendrait une croix au pouvoir surnaturel. Au même moment, un satellite d’observation américain s’écrase en Mongolie après avoir envoyé une ultime photo montrant la Côte est des États-Unis détruite.

La Sigma Force se mobilise dans une course contre la montre pour retrouver le satellite et la croix sacrée afin d’empêcher le déclenchement de l’apocalypse annoncée. Alors que la comète se fait de plus en plus menaçante, un ennemi aussi invisible qu’implacable semble bien décidé à ce que le pire se déchaîne.

Le passé participe au présent
*En tournant la page, vous découvrirez que nous
avons frôlé notre propre destruction et verrez
ressurgir un moment oublié où la civilisation
occidentale a failli se briser sur la pointe d’une
épée, une lame appelé L’Épée de Dieu*
(Extrait : NOIRE PROVIDENCE)

NOIRE PROVIDENCE est un récit complexe dans lequel le suspense d’espionnage chevauche le drame scientifique. En effet, une comète menaçante s’approche de la terre et il semble que sa trajectoire de géocroiseurs défient la logique. Entre temps, un géologue met la main sur une mystérieuse relique : un crâne humain et un livre relié avec de la peau humaine qui serait celle, d’après des tests ADN, de Gengis Khan.

Une analyse de l’interprétation révèle que la fin du monde est imminente mais la relique dévoile la façon de l’éviter. Au même moment, le satellite qui observe la comète est détruit et sa dernière observation dévoile les images horrible d’une destruction totale de la Côte est américaine. Ce n’est qu’une image qui devance de quelques jours ce qui va arriver mais qui laisse supposer une déformation spatio-temporelle autour de la terre. 

Une chasse à l’homme s’annonce pour retrouver les débris du satellite nécessaire pour activer la relique et sauver le monde. Tout le monde cherche le satellite pour assoir un certain pouvoir : la pègre, les militaires, les scientifiques, les politiques. Le récit met surtout l’accent sur la recherche du satellite et les morts qui s’accumulent autour de l’enjeu.

C’est dommage parce que l’aspect scientifique de l’histoire est extrêmement intéressant. Beaucoup de faits et de théories scientifiques sont avérés d’ailleurs dans le récit. J’ai trouvé un peu difficile de faire la part des choses mais l’auteur fait une mise au point à la fin du livre. 

Le rythme du récit est haletant car le lecteur cherche à savoir qui finalement mettra la main sur le satellite. Il y a des passages qui sont complètement tirés par les cheveux : *La croix antique que nous recherchons aurait pu être sculptée dans un morceau de comète tombé lors de son dernier passage…* (extrait) autrement dit, l’énergie contenue dans la petite croix attirerait la comète vers la terre. C’est un peu gros.

Quant à l’énergie sombre, elle existe en théorie et fait l’objet de beaucoup de recherches. Le phénomène de l’intrication est aussi intéressant mais son rôle dans le récit est plutôt sous-développé. NOIRE PROVIDENCE est une fiction mais repose sur des théories dont certaines m’ont semblé fantaisistes, enlevant un peu de crédibilité à l’ensemble. 

Il y a aussi dans l’histoire beaucoup de bonnes idées ayant une saveur scientifique mais surtout ésotérique : *…notre conscience est intriquée avec tous les multivers. Ce qui veut dire que lorsqu’on meurt, notre conscience achève son parcours dans cette vie pour en entamer une autre dans un univers parallèle* (Extrait)

L’idée est très intéressante et ouvre la porte à beaucoup de débats et de recherches. En tout cas, c’est une possibilité qui a un petit quelque chose de rassurant. 

Pour résumer, l’histoire est très documentée mais l’auteur a mis l’accent sur une chasse à l’homme…poursuites, disparitions, meurtres. l’aspect scientifique est sous-développé et l’intrigue est développée à la façon d’un film. C’est un livre intéressant mais qui ne fait que s’ajouter sans trop d’éclat à une surchauffe dans le domaine des thrillers apocalyptiques.

Ici, l’auteur avait une chance d’innover mais il est passé à côté à mon avis. Donc pour moi, c’est mi-figue mi-raisin. Je m’accrochais aux passages scientifiques quand ils se présentaient. L’auteur émet ses propres hypothèses, qui font que finalement, NOIRE PROVIDENCE est un livre qui constitue un bon divertissement. 

Le rythme essoufflant qui caractérise le récit pourrait plaire à beaucoup de lecteurs. En ce qui me concerne, je n’ai pas vraiment trouvé ce que je cherchais

Suggestion de lecture : LA 5e VAGUE, de Rock Yancey

James Rollins, de son vrai nom Jim Czajkowski, est né en 1961 à Chicago. Il est considéré comme l’un des auteurs majeurs de thrillers aux États-Unis. Il a notamment écrit Amazonia (2010), et La Civilisation des abysses (2012). L’Ordre du Dragon (2007) met en scène les aventures de l’équipe Sigma Force, 

En 2015 paraît Le Sang de l’Alliance, premier tome de la trilogie L’Ordre des Sanguinistes. Il est suivi du deuxième tome La Dernière Tentation (2015) et du troisième tome Le Faux Prophète (2016). Tous ses romans sont publiés chez Fleuve Éditions et repris chez Pocket. James Rollins vit à Sacramento en Californie.

BONNE LECTURE
Claude Lambert

le dimanche 30 mai 2021




 

La guerre des mondes, de HERBERT G. WELLS

Commentaire sur le livre audio lu par
BERNARD PETIT

*La façon dont les martiens peuvent si rapidement et silencieusement donner la mort est encore un sujet d’étonnement…cette nuit-là sous les étoiles, près de quarante personnes gisaient autour du trou, carbonisées, défigurées, méconnaissables…*

(Extrait, LA GUERRE DES MONDES, Herbert G. Wells, version audio, narration : Bernard Petit, éditions Le Livre qui parle, 2017,  durée d’écoute : 6 heures 36 minutes)

Londres, les Martiens débarquent. Afin de préserver leur espèce, ils envahissent la Terre et sèment terreur et désolation. Le roman décrit l’aventure du point de vue d’un seul personnage qui seul (ou presque) tente de rejoindre sa femme.

Entre temps, partout sur la terre c’est la panique et la désorganisation totale. Tous les efforts des armées et des scientifiques pour contrer l’envahisseur sont vains jusqu’à ce qu’un allié imprévu donne un vibrant espoir à l’humanité.

UN BARYTON
POUR LE GRAND CLASSIQUE DE LA SF
*«…car je me rendais clairement compte que
les environs de Londres allaient être
inévitablement le théâtre d’une lutte
désastreuse avant que de pareilles
créatures puissent être détruites…*

Après avoir lu le livre, regarder les films et maintenant après avoir écouté LA GUERRE DES MONDES grâce à Bernard Petit, je demeure convaincu que ce classique de H.G. WELLS demeure un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature de science-fiction et principal précurseur de la science-fiction moderne sous le thème extra-terrestres et ovnis.

Pour parler de l’histoire, je vous invite à lire le commentaire que j’ai publié sur ce site en avril 2016. Allez-y sans crainte, l’œuvre de H.G. Wells n’a pas vieilli d’une ride. Vous y trouverez mon commentaire, quelques photos des films, LA GUERRE DES MONDES AU CINÉMA et pour terminer, une belle frousse provoquée par Orson Wells sur le thème de la guerre des mondes. Intéressé? Cliquez ici.

En ce qui concerne la présentation, j’ai eu plaisir à renouer avec la voix de Bernard Petit que j’ai déjà entendue dans nombre de films institutionnels et documentaires dont LES DERNIERS JOURS DE L’URSS. Sa voix de baryton force l’attention de l’auditeur spécialement parce qu’elle est riche d’intonations parfaitement liées au contexte.

Comme j’ai déjà vu les versions cinématographiques, j’ai laissé, avec un indescriptible plaisir, Bernard Petit, créer dans mon esprit, des images liées en particulier au film LA GUERRE DES MONDES réalisé en 2005 par Steven Spielberg avec Tom Cruise. Ici, Bernard Petit décrit les tripodes géants avec une conviction qui force l’admiration.

J’aime à croire que j’aurais eu le même plaisir si un film n’était pas lié au livre. Je n’ai pas eu encore le plaisir d’écouter un livre complètement indépendant du 7e art. Je ne manquerai pas d’en faire l’expérience. Film ou pas, un bon narrateur est capable de créer l’image suggérée par le texte dans l’esprit de l’auditeur.

La qualité première de Bernard Petit est d’exploiter la totalité de sa voix passant du chuchotement de l’intimité au cri rauque et glacial de la peur et de l’horreur. Cette voix est en mesure de faire passer l’auditeur par toute une gamme d’émotions. Je me demandais si j’allais pouvoir vivre le petit frisson que j’ai parfois dans le dos en lisant. Mission accomplie…ça ne pouvait faire autrement.

Excellente présentation générale bien soignée par *le livre qui parle*. On ne pouvait trouver mieux comme nom d’édition d’un livre audio.

Narrateur professionnel, Bernard Petit séduit par son timbre de voix chaud et profond qu’il a la capacité de nuancer par rapport aux textes qui lui sont soumis. C’est un comédien reconverti dans la voix off. Il a prêté sa voix à de nombreuses réalisations audio-visuelles, livres audio et contes, documentaires sur chaînes généralistes et thématiques, films institutionnels, multimédias, jeux vidéo, audio-guides, bornes de musées, lectures publiques. Bernard Petit est aussi siffleur un talent qu’il utilise surtout en publicité.

Herbert George Wells (1866-1946)

Pour en savoir plus sur LA GUERRE DES MONDES et H.G. Wells, le livre et les adaptations, lisez mon commentaire sur jailu… Cliquez ici.

BONNE ÉCOUTE
Claude Lambert
le samedi 13 février 2021

PARIS BRÛLERA-T-IL ? livre de ÉRIC ROBINNE

*Il lut le message qui était inscrit à l’écran et crut
aussitôt à une plaisanterie. Il le relut…Dune détente
subite, il se rejeta dans son fauteuil qui recula sur ses
roulettes. Maurice n’
en croyait pas ses yeux. Ce n’était
plus de la stupéfaction
qui lanimait mais une crainte
violente
une onde de peur venait de lenvahir !
(Extrait : PARIS BRÛLERA-T-IL ? Éric Robinne, Éditions AO,
2017, édition numérique et papier, 375 pages)

Le 11 septembre 2009…La date n’est pas choisie au hasard par le mystérieux groupe M3W pour adresser par mail un ultimatum au Président de la république, Nicolas Sarkozy. Si les conditions posées ne sont pas respectées, Paris pourrait bien brûler d’ici quelques jours. Ce roman met en scène un personnage devenu récurrent dans l’œuvre d’Éric Robinne, le lieutenant Mathieu Guillaume et son enquête s’annonce corsée…genre *course contre la montre*…

UN BON TOURNE-PAGE
*Sarkozy lut le texte, les sourcils froncés…
Ses interlocuteurs attendaient en retenant
leur souffle qu’il leur en dise plus. Il
redressa la tête et afficha un sourire jaune.
La nouvelle devait être mauvaise.*
(Extrait : PARIS BRÛLERA-T-IL ?)

PARIS BRÛLERA-T-IL est un roman-catastrophe dont on a pas envie d’abandonner la lecture : chapitres très courts, rythme très élevé, intensité dramatique allant crescendo, sujet lié à l’actualité sous le thème du terrorisme et participation de têtes chaudes de la politique française au moment de l’écriture du livre, comme le président de la république, Nicolas Sarkozy dont l’auteur confirme le sale caractère et le côté un peu gauche.

Un autre point intéressant : c’est la première fois que je lis Éric Robinne mais je sais, pour avoir lu sa petite histoire que le lieutenant Mathieu Guillaume est un personnage récurrent de son œuvre. L’ombrageux policier est de retour dans PARIS BRÛLERA-T-IL.

Le point fort du récit est certainement l’intensité du drame vécu par le milieu policier à défaut du public puisqu’on réussit péniblement à garder secrète l’information, à savoir la destruction imminente de Paris :

*Écoutez-moi bien ! Nous sommes peut-être le dernier rempart qui protégera cette ville et sa population. Le temps joue contre nous et nous n’éviterons probablement pas les premiers décès…Cela me parait impossible. Mais nous avons cinq jours pour trouver ce fils de pute et pour empêcher un massacre général. Je ne sais pas ce que nous allons vivre au cours de ces jours maudits…  (Extrait)

L’autre point fort du récit est son lien avec la grande actualité. Son développement vient nous rappeler qu’il n’y a pas grand-chose pour arrêter un individu ou un groupe réellement décidé à semer la terreur, déstabiliser, tuer. À ce sujet, les évènements du 11 septembre 2001 hantent toujours la planète et l’auteur ne manque aucune occasion d’établir un lien avec cette tare de l’histoire.

L’auteur a travaillé davantage les personnages qui organisent la destruction de Paris avec une froideur, une indifférence à la vie humaine et un savoir-faire qui ébranle le lecteur. L’ajustement du récit avec l’actualité a un effet un peu hypnotique et même addictif car si des avion-kamikazes peuvent détruire des gratte-ciel de 80 étages, un génie du mal peut bien subtiliser une petite bombe nucléaire aux russes et l’amorcer où ça leur chante. En résumé, le rythme très élevé de la chaîne d’évènements capte et retient l’attention du lecteur qui ne pense qu’à une chose, tourner la page pour connaître la suite.

Ce qui m’a le plus déçu dans ce livre est sa finale. Je ne peux évidemment pas dire de quoi il s’agit mais je l’ai trouvé expédiée et bâclée. Les opinions émises sur le livre de Robinne n’en font à peu près pas mention. Peut-être le lectorat a-t-il jugé qu’il n’était pas nécessaire d’aller plus loin. L’équilibre était atteint, c’est ce qui compte. Peut-être…peut-être suis-je trop dur.

Pas vraiment d’explications, de résultats d’enquête mais évidemment beaucoup de congratulations, de tapes dans le dos, de nominations, de départ à la retraite et le sommet de l’ordinaire : l’annonce d’un mariage…*policier*… je n’ai pas compris ce choix de l’auteur qui m’a donné l’impression d’avoir été au bout de son inspiration à quelques pages de la fin.

Peut-être dois-je mettre de côté cette déception et garder en mémoire que j’ai passé un bon moment de lecture presque ininterrompue… que j’ai apprécié les rebondissements, les revirements de situation, l’imagination déployée par l’auteur dans le projet des terroristes qui sont, je le rappelle, complètement dénués de sentiments. Le livre vaut la peine d’être lu. C’est au lecteur ou à la lectrice d’imaginer la meilleure finale possible.

Né en 1955 à Rouen, Éric Robinne est marié. Il a trois enfants et autant de petits-enfants. Ingénieur agricole, il accomplit son service national comme coopérant au Gabon. 

Un jour, son fils lui demande s’il serait capable de lui écrire un scénario…ainsi nait le premier roman d’Éric Robinne: LE SILENCE DES LOUPS qui s’est vendu à 100,000 exemplaires. Devenu accro à l’écriture, il a publié plusieurs ouvrages par la suite dont JEUX FATALS en 2016, OPÉRATION DIAMANT NOIR en 2015 et bien sûr PARIS BRÛLERA-T-IL en 2017.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le samedi 8 août 2020

WARDAY, de W. STRIEBER et J. KUNETKA

*La maladie causée par les radiations se développa
en moi jusqu’à devenir une horreur invincible, un
mal affreux et destructeur qui me secouait de
convulsions et me laissait si faible que je ne pouvais
même pas bouger les mains, encore moins parler…
Avec ma femme et mon fils à mon chevet, j’attendis
la mort.*
(Extrait : WAR DAY, Whitley Strieber et James W. Kunetka,
Éditions Stock, 1984, édition de papier, 385 pages)

28 octobre 1988, 16h, New-York, les premières bombes soviétiques viennent de tomber sur le sol américain. Quelques minutes plus tard survient la riposte américaine et la Russie à son tour reçoit quelques bombes thermonucléaires. Trente-six minutes après son déclenchement, la première guerre nucléaire de l’Histoire est terminée. 15 millions de morts et autant de mourants. Cinq ans après ce qu’il est convenu d’appeler le *WARDAY*, deux survivants décident de voir ce qu’il est advenu du territoire américain. Ce qu’ils vont découvrir est pour le moins extraordinaire, voire effrayant Nos explorateurs traversent le chaos…

Un cauchemar encore plausible
*Depuis le warday, le nombre des gens en thérapie
a baissé de plus de moitié. Je crois que la plupart
d’entre nous travaillent si dur, que nous n’avons
pas le temps d’être zinzins. Et personne dans ce
groupe n’est vraiment fou, pas au sens classique.
(Extrait : WARDAY)

C’est un livre intéressant qui se présente sous la forme d’un reportage romancé comprenant des descriptions détaillées, des entrevues, des documents. Je sais qu’il est très difficile d’éviter un certain caractère spectaculaire dans ce genre de récit et d’être original, le drame post apocalyptique étant abondamment développé en littérature.

Je ne peux pas dire que c’est un livre original mais les auteurs ont fait un effort pour se modérer dans les artifices pour réaliser cette fiction.

Leur but n’était pas de décrire la guerre comme telle. Celle-ci dure à peine trente minutes et détruit la moitié du monde. Le but était surtout de décrire les effets de la guerre nucléaire et de la contamination radioactive sur la santé, l’environnement et particulièrement sur la société qui cherche désespérément à survivre et à se rebâtir.

Cinq ans après la catastrophe, les auteurs décident de se documenter sur les effets du WARDAY en entreprenant un voyage dans cette Amérique dévastée afin de constater où en sont les choses et de réunir chronologiquement tous les éléments dans un carnet de voyage qui prend l’allure d’un reportage.

C’est parfois lourd, très technique, un brin philosophique et j’avais une impression de déjà vu en lisant ce livre qui est loin d’inventer la roue. Toutefois, je ne regrette pas de l’avoir lu pour deux raisons : premièrement à cause du caractère exhaustif de la liste des effets du WARDAY.

Tout y passe et je crois avoir appris des choses intéressantes en particulier sur l’argent et l’économie (car n’oublions pas que l’impulsion électromagnétique a détruit tous les comptes bancaires, ordinateurs, voitures…tout ce qui est électronique), la culture, les églises se réunissent pour accepter et sanctionner le suicide assisté…la liste des conséquences est très longue et il s’y trouve beaucoup d’éléments auxquels je n’avais pas pensé.

Deuxièmement j’ai trouvé un thème extrêmement intéressant qui est omniprésent dans le récit, il s’agit de l’émergence du déstructuralisme, une tendance sociale qui cherche à démanteler toute autorité civique ou gouvernementale ainsi qu’à condamner tout recours à la technologie, n’admettant qu’une seule forme de gouvernement, la plus basique qui soit : la famille.

Enfin, ce n’est pas nouveau me direz-vous, mais tout le livre évoque un vaste avertissement comme en fait foi cette citation extraite de la postface : *la seule existence d’armes nucléaires était le symptôme le plus révélateur de ce qu’il y avait de déséquilibré dans notre passé.* (extrait)

J’ai trouvé L’ensemble assez instructif. Peut-être que tout le monde devrait le lire y compris et surtout les grands pontes des gouvernements et leurs pendants militaires…

Suggestion de lecture : EXOMONDE, d’Emma Cornellis

Louis Whitley Strieber est un auteur américain né le 13 juin 1945 au Texas. Il s’est spécialisé dans les romans d’horreur et de science-fiction. Il s’est fait connaître en particulier avec COMMUNION : un récit dans lequel il raconte son terrifiant contact avec les extraterrestres, un peu comme l’a fait Georges Adamski mais en plus dramatique. Son livre WOLFEN qui oppose la nature et la civilisation a été adapté au cinéma en 1981 par Michael Wadleigh avec, en tête de distribution Albert Finney. Son livre LES PRÉDATEURS a aussi été adapté au cinéma en 1983 par Tony Scott…

James William Kunetka est un auteur américain né à Bexar, Texas en 1944, auteur de 3 romans de science-fiction. Il en a co-écrit deux avec Whitley Strieber : JOUR DE GUERRE : ET LA POURSUITE DU VOYAGE en 1984 et FIN DE LA NATURE en 1986.  Il a écrit SHADOW MAN en solo en 1988.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le dimanche 11 juin 2017

LA THÉORIE DES DOMINOS, ALEX SCARROW

*En arrivant au bout de leur rue, elle scruta Uxbridge Road. De chaque côté, les vitrines avaient disparu. Les articles étaient éparpillés sur la chaussée : machines à laver, télés, vêtements…Uxbridge Road aurait dû être embouteillée…mais elle ressemblait à une ville fantôme de western.* (Extrait : LA THÉORIE DES DOMINOS, éditeur original : Orion 2007, t.f. : Le Cherche-midi, 2010, num. 470 pages)

Un expert en stratégie pétrolière est en mission en Irak au moment où la tension internationale est très élevée. Pendant son séjour, les pires craintes de David se concrétisent. L’ensemble du Moyen-Orient se déstabilise complètement et s’embrase. Alors que des terroristes détruisent les oléoducs, raffineries et les installations pétrolières les plus stratégiques, la panique s’installe à l’échelle mondiale. En effet c’est tout le globe qui risque d’être privé d’énergie, de nourriture, de chauffage, d’essence et j’en passe, cédant ainsi le quotidien aux émeutes, à la violence…David comprend vite que cette situation explosive est issue d’un complot machiavélique.

La fragilité de l’équilibre…
*Tout s’enchaînera rapidement…
une chose après l’autre,
comme des dominos.
Personne ne s’y attendra…*
(Extrait : LA THÉORIE DES DOMINOS)

Imaginez un instant que, pour toute sortes de raisons et du jour au lendemain, notre approvisionnement en pétrole soit coupé. Quelles seraient selon vous les conséquences à court terme sur notre vie? La nourriture, l’eau, les transports, les communications, l’électricité, les soins de santé, le chauffage et j’en passe?

Dans la THÉORIE DES DOMINOS, Alex Scarrow tombe rapidement dans le vif du sujet et annonce des couleurs plutôt apocalyptiques : J’ai le sentiment qu’il se passe bien plus de choses que l’on sait…tout a commencé par une série d’explosions en Arabie Saoudite, programmée par quelqu’un qui voulait provoquer une colère à grande échelle…(Extrait : LA THÉORIE DES DOMINOS)

Les évènements en Arabie Saoudite constituent la chute du premier domino, issue d’un complot machiavélique et, avec un argumentaire redoutable, Scarrow raconte la suite des évènements : anarchie, chaos… Arrêter le flot continu de pétrole, même l’espace d’un court instant, ressemblait à une embolie ou un infarctus dans le corps humain. Cet étranglement ressemblait exactement à cela : une crise cardiaque économique mondiale* (Extrait : LA THÉORIE DES DOMINOS).

Avec une plume impitoyable décrivant les côtés sombres de la nature humaine, LA THÉORIE DES DOMINOS raconte le destin d’une famille éparpillée entre l’Angleterre et l’Irak et qui tente de se réunir à travers l’incroyable chaos provoqué par une crise pétrolière planifiée qui se transforme rapidement en panique mondiale.

Cette description anticipée de la chute d’un monde moderne tellement dépendant du pétrole est d’un réalisme à faire frémir et Scarrow n’a pas peur des mots. Il a bâti d’une façon marquante, un thriller anxiogène qui n’est pas sans nous faire réfléchir d’une part sur notre mode de vie actuel et notre dépendance à l’or noir et d’autre part sur l’extrême violence dont l’homme est capable pour survivre.

Ce livre est, et demeurera selon moi, d’une grande actualité puisqu’il évoque les tensions religieuses, politiques, frontalières et pétrolières au Moyen Orient, une partie extrêmement instable du monde que j’appelle la poudrière planétaire.

Scarrow ne fait pas dans la dentelle en décrivant un monde de désorganisation brutale et de violence car les premières conséquences d’une coupure subite d’approvisionnement en pétrole touchent inévitablement la nourriture, l’eau, l’électricité. Scarrow démontre avec une logique désarmante que les hommes peuvent être pires que des bêtes.

C’est un livre qui rend captif. La trame est solide, le fil conducteur accrochant, un thriller efficace qui porte à réflexion. Il me rappelle un peu le livre de Barjavel, RAVAGES dans lequel l’électricité cesse d’exister, excellent livre dont j’ai déjà parlé sur ce site.

Je vous recommande LA THÉORIE DES DOMINOS de Alex Scarrow…réaliste à faire peur…*le monde est un vieil homme au cœur fragile et le pétrole est le sang qui coule dans ses veines…* (extrait : LA THÉORIE DES DOMINOS)

Suggestion de lecture : LA CONSTELLATION DU LYNX, de Louis Hamelin

Alex Scarrow est né à Nigéria en 1966. Après le collège, il a travaillé pendant 10 ans dans le domaine de la musique, et par la suite une douzaine d’années comme graphiste et concepteur de jeux. Après le collège, il développe le goût de l’écriture et se spécialise dans la science-fiction. On lui doit entres autres l’octalogie TIME RIDERS. Il a écrit entre temps LA THÉORIE DES DOMINOS et L’EFFET DOMINO qui développe un thème cher à l’auteur : La déroute et l’effondrement de la civilisation. 

BONNE LECTURE
JAILU/ CLAUDE LAMBERT
27 novembre 2016

SUR LE PONT DU LOUP, de JAMES PATTERSON

*Tous les ponts de la planète qui s’écroulent,
la Société moderne qui craque aux coutures.
Le loup est peut-être fou, mais lorsqu’il a
décidé de faire le mal, il le fait avec un tel
talent! C’est un fou de génie.*
(extrait : SUR LE PONT DU LOUP, James Patterson,
Le livre de poche, num. bibl. ibook, or. :  t.f. : Jean-
Claude Lattès,  2007,  430 pages)

Une bombe extrêmement puissante détruit entièrement une petite ville du Nevada. Un criminel russe d’une implacable cruauté appelé LE LOUP revendique l’attentat et avertit que le même sort attend d’autres villes stratégiques à forte densité de population telles Washington et Londres si une rançon exorbitante ne lui est pas versée, assortie de la libération de prisonniers politiques. Mais il y a pire, il semble qu’un autre criminel notoire appelé LE FURET soit de la partie. Les dirigeants de la planète ont quatre jours pour éviter l’indescriptible chaos annoncé. L’agent Alex Cross se lance dans une chasse à l’homme mortelle.

HAUTE TENSION À L’ÉCHELLE MONDIALE
*Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué,
je ne vous aime pas beaucoup. Je ne vous
aime pas du tout, à dire vrai. J’ai mes
raisons, de bonnes raisons. Je déteste
toutes les valeurs de l’Amérique…alors
maintenant, vous allez voir ce que je suis
capable de faire…*
(extrait SUR LE PONT DU LOUP)

C’est du grand Patterson : une intrigue forte, beaucoup de rebondissements, un rythme élevé et soutenu, une écriture efficace, des chapitres courts, dans l’ensemble ça se lit vite et bien. En contrepartie, il y a dans le récit beaucoup de passages invraisemblables et dans l’ensemble, je n’ai pas ressenti beaucoup d’émotions, ce qui m’arrive souvent dans la lecture d’histoires accusant un rythme effréné.

En effet, on sait que dans ce récit, Alex Cross recherche activement le pire criminel que la planète ait connu : un monstre qui se fait appeler LE LOUP, un misanthrope dégénéré dépourvu d’empathie et de tout respect pour la vie humaine.

Toutefois, j’ai développé l’impression en cours de lecture que Cross recherchait le Loup plus pour en faire un trophée de chasse que pour arrêter la tuerie. Je n’ai donc pas ressenti l’émotion à laquelle je m’attendais ni dans l’intrigue ni dans la psychologie des personnages.

Malgré tout, je dois reconnaître que Patterson sait entretenir le suspense. Il n’y a pas beaucoup de temps morts dans son récit sauf peut-être dans les quelques passages évoquant la vie personnelle d’Alex Cross : vie familiale compliquée, et vie sentimentale tumultueuse, comme dans tous les récits où Cross tient la place de héros. Quoique ces passages aient été pour moi sans grand intérêt, ils tiennent lieu de diversion et devraient permettre au lecteur de souffler un peu.

Des chapitres de deux à 5 pages à enchaînement rapide qui font passer le lecteur d’une catastrophe à l’autre l’obligeant à retenir son souffle, ou dans une suite d’éléments spectaculaires qui viennent dramatiser l’enquête ou lui donner une ou des directions différentes viennent compenser un peu deux faiblesses importantes de l’ensemble : Premièrement, on ne sait pas grand-chose du Loup. Sans connaître toute son histoire, j’aurais apprécié que l’auteur développe davantage son profil psychologique.

Deuxièmement, il m’a semblé que l’auteur a un peu piétiné sur sa conclusion qui me rappelle un peu un coup de balai pour en finir.

Je ne m’attendais pas vraiment à mieux car James Patterson a toujours été fidèle à son style. Ce n’est pas un livre extraordinaire, mais c’est une bonne histoire, très visuelle, que je recommande aux amateurs de rythme et de haute tension.

Suggestion de lecture : HAUTE TENSION, de Richard Castle

James Patterson est un auteur et scénariste américain né le 22 mars 1947. En juin 2011, il fût le premier romancier à franchir le cap des trois millions de livres vendus dans le monde. Un an plus tard, le magazine Forbes le classait comme l’écrivain le mieux payé au monde avec un revenu annuel de plus de 90 millions de dollars.

Les personnages principaux de ses romans sont Alex Cross, enquêteur psychologue de classe internationale et Lyndsay Boxer, avec son groupe le MURDER CLUB, série de romans adaptée à la télévision sous le titre WOMEN’S MURDER CLUB. Plusieurs titres de la série ALEX CROSS ont aussi été adaptés au cinéma. (voir plus bas). 

Morgan Freeman incarne Alex Cross dans une des trois adaptations cinématographiques des romans de James Patterson : LE MASQUE DE L’ARAIGNÉE du réalisateur Lee Tamahori, sorti en 2001.  Freeman a aussi interprété le rôle principal dans LE COLLECTIONNEUR de Gary Fedler en 1997. Enfin, Tyler Perry a pris la relève dans ALEX CROSS réalisé par Rob Cohen en 2012.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
30 OCTOBRE 2016