JOUR DE CONFESSION, de ALLAN FOLSOM

*Clic. Le bruit métallique reconnaissable
entre tous du revolver que l’on arme…
Abats-le…*

(Extrait : JOUR DE CONFESSION, Allan Folsom,
Presses de la Cité, 1999, éditions de papier et
numériques. 350 pages numériques.)

 » Harry, c’est ton frère, Danny… J’aurais préféré t’appeler dans d’autres circonstances… mais je n’ai… personne à qui parler… J’ai très peur, Harry…  » Quand Harry Addison, jeune avocat d’affaires représentant les plus grandes stars de Hollywood, reçoit sur son répondeur cet appel angoissé, il ignore que c’est la dernière fois qu’il entend la voix de son frère Daniel, prêtre de son état, en poste au Vatican. Il apprend en effet avec horreur que Daniel vient de trouver la mort à la suite d’un attentat terroriste.

Harry se retrouve très vite plongé dans un cauchemar : on lui annonce tout d’abord que Danny est accusé d’avoir assassiné le second personnage du Vatican ; puis, quand on lui montre le cadavre mutilé de son frère et qu’il met en doute l’identité du corps, il se voit lui-même accusé du meurtre d’un policier.

Totalement isolé et vulnérable dans un pays dont il ne parle pas la langue, Harry Addison est contraint de fuir. Avec, à ses trousses, les polices d’Italie et quelques autres, plus obscures. Car, à son insu, Harry est pris dans les filets d’une conspiration mondiale qui se trame depuis le cœur même du Saint-Siège.

ENCORE LE VATICAN
*Harry revit l’image horrible du Père
Bardoni dans la baignore, celle d’un
homme qui n’avait pas parlé sous la
torture…*
(Extrait : JOUR DE CONFESSION)

Ce fut tout un défi pour moi de lire ce livre parce que je suis tombé sur une édition singulièrement pourrie : pagination défectueuse, mots et lettres escamotés, fautes de frappes et d’orthographe, des numéros de page au milieu d’une phrase dans un passage captivant. J’ai quand même tenu bon. Ensuite, le sujet est réchauffé, usé.

C’est une autre intrigue à la sauce Vatican : un cardinal véreux et corrompu, puissant et dont tout le monde a peur, cruel et sans conscience et qui en plus se prend pour Alexandre le Grand. Il n’hésite pas à commanditer des meurtres par ambition, y compris ordonner un véritable génocide avec une affligeante légèreté…des dizaines de milliers de morts.

Dans cette histoire, l’enjeu est rien de moins que le contrôle de la Chine par le Vatican. Première préoccupation du Cardinal Palestrini : éliminer ceux qui en savent trop et qui peuvent faire remonter les autorités jusqu’à lui, car le plan de Palestrini est carrément démoniaque. Je vous laisse en faire la découverte.

Et devinez qui est au-dessus de tout ça et ne soupçonne rien? Le pape bien sûr. Il paraît qu’il est trop occupé et laisse les affaires d’état à ses hommes de confiance…il ne se doute de rien le pauvre…donc pour moi, cette histoire sent le déjà vu et manque d’originalité.

Il y a des invraisemblances et aussi un manque d’équilibre dans la trame. Par exemple, si c’est la Chine qui écope et qui accumule les cadavres, pourquoi l’auteur en parle si peu ? Peut-être parce qu’il vise à soutenir l’attention du lecteur sur les tueurs qui traquent avec acharnement les frères Addison, ceux-là même qui en savent trop.

Et bien sûr, l’auteur n’a pas manqué de donner un caractère particulièrement malin au cardinal Palestrini : *La cruauté de cet homme, sa maladie mentale, dépassaient la compréhension. Comment un homme intelligent avait-il pu changer à ce point ? Quand donc ? Le monstre avait-il toujours sommeillé en lui ? * (extrait)

Il ne faut pas oublier le tueur à gage Thomas Kind, un malade à l’esprit détraqué avec comme principal symptôme le plaisir de tuer et il ne se prive pas. Vous savez les genres qui font qu’on souhaiterait se lever plus de bonne heure pour les détester plus longtemps.

Je dois admettre que ce livre a, malgré les déséquilibres, une très grande force qui peut grandement attirer le lectorat : c’est le rythme très élevé du récit. Même la finale que j’ai trouvée étrange et un peu facile, offrait un rythme soutenu avec quelques rebondissements et des images faciles à créer dans l’esprit du lecteur. Il y a donc beaucoup d’action consécutive aux machinations d’un cardinal sans scrupules. La finale est prévisible.

Est-ce que j’ai aimé ce livre ? Le début est très prometteur mais je dirais qu’il m’a déçu à cause de la sous-exploitation de certains thèmes majeurs. Par exemple, il n’y a pas beaucoup de passages sur la chine. C’est pourtant là que se joue le véritable drame : des morts par dizaine de milliers.

Je crois qu’il aurait valu la peine de développer davantage cet aspect sur les plans physiques, économiques et sociaux et comment, après ce génocide, l’Église compte-t-elle maintenir le contrôle spirituel de la Chine qui représente près du quart de la population mondiale. Autre exemple de thème majeur, l’absence du Pape… pas très crédible. Sa part de responsabilité comme chef d’État est complètement occultée.

Mais si vous aimez l’action, les rebondissements à la James Bond, les folles poursuites, vous pourriez apprécier. Le style se rapproche de certains auteurs à succès comme Harlan Coben ou Robert Ludlum. Malgré mes hésitations, je donne la note de passage à JOUR DE CONFESSION.

Né en 1944, Allan Folsom, est romancier et scénariste. Jour de confession et L’Exilé l’ont confirmé comme un maître du suspense dans la lignée de Robert Ludlum et Ken Follett, grâce à des intrigues où se mêlent politique, suspense et scènes d’une violence à couper le souffle. Chacun de ses romans est peaufiné à partir d’une longue  enquête menée sur le terrain. Vous pouvez lire quelques synopsis de ses livres grâce à fichesauteur.canalblog.com cliquez ici.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 29 mars 2020