LA NOBLE MAISON, le livre de JAMES CLAVEL

*C’était nos bureaux de Taipei. LASTIN CLOUD
a coulé corps et bien au large de Formose…*
(Extrait : LA NOBLE MAISON, James Clavel, 1982,
Presses de la Cité, réédition : France Loisirs,
Édition de papier, 815 pages. Tome un de la série.)

À Hong Kong, dans les années 1960, surgissent deux américains avides de se tailler une part de ce marché fantastique que représente l’Asie, mais parfaitement ignorants des règles non écrites qui régissent la colonie Britannique. Leur ambition va provoquer une lutte sans merci entre deux grands Taï pan (les grand patrons) : Ian Dunross de la maison Struan-La noble maison- et Quillan Gornt de la maison Rothwell-Gornt. Un véritable combat au couteau dont l’enjeu est plus que la richesse : Le pouvoir. Au programme : Enlèvements, assassinats, escroqueries de tous ordres et double jeu permanent.

La furie de l’ambition
*Il repensa à ses ancêtres et une bouffée de haine le submergea :
Sir Morgan Brock, brisé par les Struan; Gronth Brock, assassiné par
Dirk Struan; Tyler Brock, trahi par sa fille, Hag Struan. Il renouvela
le serment qu’il avait fait à son père et que son père avait fait au
sien : Venger les Brock, détruire la Noble Maison.* 
(extrait)

Je me doutais bien que le créateur de SHOGUN allait m’offrir beaucoup plus qu’une guerre de pouvoir, d’argent et de concurrence, loyale ou pas. Les affaires ne sont qu’un prétexte. Alors voyons d’abord le prétexte : Deux américains désireux de s’implanter en Asie débarquent à Hong Kong à une époque où l’île est encore une colonie britannique.

À l’idée de toucher une part d’un marché fantastique, Linc Bartlett et Casey Tcholok, en prenant le pouls de Hong Kong provoqueront une guerre sans merci entre deux grands TAÏ PAN : Quillan Gornt, de la maison Rothwell-Gornt et Ian Dunross de la maison Struan, appelée LA NOBLE MAISON.

Le TAÏ PAN est le grand patron d’une maison. Il a tous les pouvoirs selon la tradition asiatique, une tradition mal comprise par les américains. L’enjeu de cette guerre entre Gornt et Struan va bien au-delà de la richesse. On parle ici d’encore plus de pouvoir.

LA NOBLE MAISON est un long pavé de 820 pages dont l’action se déroule sur 8 jours. On a vu le prétexte voyons maintenant l’histoire qui a comme principale essence, le cadre principal, c’est-à-dire Hong Kong, une île de 80 kilomètres carrés situé dans le sud-est de la Chine.

À travers ses personnages et les activités frénétiques de la haute société, Clavel raconte l’histoire de Hong Kong sous la tutelle britannique, les rapports complexes entre les administrateurs britanniques et les Chinois qui tournent à leur avantage la méconnaissance que manifestent les anglais à l’égard des asiatiques. C’est cette méconnaissance qui créera l’intrigue avec l’arrivée des américains dans ce milieu haut en couleur.

Le rythme du livre est élevé mais ça ne m’a pas empêché de découvrir toute la singularité de chaque classe de hongkongais en plus évidemment des coups bas que se font les TAÏ PAN : enlèvements, assassinats, escroqueries sans compter une impitoyable manipulation des marchés financiers qui peuvent provoquer jusqu’à la faillite.

C’est du grand Clavell. Il a encore une fois réussi à me faire oublier rapidement l’épaisseur du livre. J’ai appris beaucoup de choses sur Hong Kong et la mentalité chinoise, les traditions, le fonctionnement politique, social, policier et judiciaire de l’île alors que les hongkongais attendent patiemment 1999, année où l’île reviendra dans le giron chinois.

Clavel a vraiment une plume extraordinaire qui amalgame l’exotique avec une petite aura de mystère en plus d’être expressive et efficacement descriptive. Une telle intensité oblige l’auteur à s’étendre. À travers les intrigues et les coups bas s’immiscent l’amour, le sexe bien sûr et une concurrence souvent douteuse.

Les TAÏ PAN sont tout-puissants et impitoyables mais le dernier quart du livre met en scène des évènements qui ramènent un peu à l’humilité. La finale en particulier brasse les émotions. Il y a plus fort qu’un TAÏ PAN. Il y a la nature et elle n’a pas dit son dernier mot.

LA NOBLE MAISON est une belle histoire et l’auteur prend son temps et manipule avec art la magie des mots. C’est un roman fort. Une histoire aboutie. LA NOBLE MAISON constitue un univers à elle seule.

Je me suis intéressé à James Clavel au début des années 70 après avoir visionné un film extraordinaire : LA GRANDE ÉVASION avec Steeve McQueen et dont Clavel était coscénariste. Depuis, j’ai lu LE CAÏD, SHOGUN et bien sûr LA NOBLE MAISON que je vous recommande chaleureusement.

Suggestion de lecture : L’EMPIRE DU SCORPION, de Sylvain Meunier

James Clavell (1924-1994)  était écrivain et producteur de cinéma et de télévision. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il était un soldat britannique et un prisonnier japonais à Java et à Singapour, ce qui lui a valu un grand intérêt pour les choses est-asiatiques et japonaises, ainsi que pour l’expérience des prisonniers de guerre. Clavell est très connu en particulier pour « The Great Escape » (1963), « To Sir, with Love » (1967), « Tai-Pan » (1986), « Nobel House » (1988) et surtout « Shogun » (1980) Golden Globe Award de la meilleure série télévisée et Emmy Award .

LA SÉRIE

Affiche de la série télé réalisée par Gary Nelson en 1988.  Avec Pierce Brosnan, Debohra Raffin,  et Ben Masters.
Production américaine.

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 12 février 2022

2 réflexions sur « LA NOBLE MAISON, le livre de JAMES CLAVEL »

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